L’équipe d’Alexandre Surget et de Catherine Belzung (INSERM U930) a exposé des souris à des situations de stress. Ces animaux ont alors développé rapidement des signes de dépression : perte de poids, désintérêt pour les activités de plaisir (telles que la découverte d’un cookie au chocolat), altération de la régulation des hormones de stress... Ces rongeurs présentent aussi un arrêt de la production de neurones dans l’hippocampe. Les chercheurs leur ont alors administré de la fluoxétine. Le traitement antidépresseur a fait son effet rapidement : au bout de quelques semaines, le comportement des souris est redevenu normal, de même que les hormones de stress. Elles retrouvent notamment leur goût pour les cookies au chocolat. Les chercheurs ont observé que les antidépresseurs augmentent la production de nouveaux neurones.
Ils ont ensuite détruit spécifiquement, grâce à des rayons X, les nouveaux neurones de l’hippocampe. Le résultat est clair : la fluoxétine n’a plus aucun effet et les souris conservent tous les signes de leur dépression. « Les chercheurs montrent que ces nouveaux neurones permettent de remettre en route l’axe endocrinien du stress qui est justement détérioré dans la dépression. Les antidépresseurs agiraient donc en stimulant la production de nouveaux neurones qui, à leur tour, participent à la régulation du stress, souvent à l’origine de la dépression », conclut un communiqué de l’INSERM.
A. Surget et coll. « Molecular Psychiatry », édition en ligne du 3 mai 2011.
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