UN GROUPE de chercheurs, conduits par une équipe de l’université de Virginie, devait faire une intéressante communication lors de la 46e Conférence annuelle interscience sur les agents antimicrobiens et la chimiothérapie : les adultes enrhumés peuvent contaminer de nombreux objets de la vie quotidienne et ainsi laisser un « cadeau » infecté aux suivants. Ce travail a comporté deux étapes.
Télécommande, téléphone, interrupteurs, robinets.
Première étape. Des personnes enrhumées ont été invités à l’hôtel. Elles devaient passer cinq heures éveillées dans leur chambre avant d’aller se coucher. Puis, le lendemain matin, rester deux heures dans leur chambre. Pendant ce temps, les visiteurs étaient interdits et les volontaires ne devaient se laver les mains qu’après être allés aux toilettes. A la fin, on leur demandait d’indiquer les objets qu’ils avaient touchés. Après leur départ, dix des objets touchés ont été testés, à la recherche (par RT-PCR : Reverse Transcription Polymerase Chain Reaction) du rhinovirus. Au total, 35 % des objets touchés (télécommande, téléphone, interrupteurs, robinets) possédaient le virus. Certes, cela ne suffit pas pour provoquer un rhume. Encore faut-il porter le virus à son nez ou à ses yeux. Avec ses doigts.
L’étude a donc été poursuivie.
Deuxième étape. Plusieurs mois plus tard, six des volontaires ont été invités à revenir à l’hôtel. On avait conservé un peu de leur mucus contenant le virus au moment de leur rhume. Ce mucus a donc été répandu sur deux interrupteurs, le clavier téléphonique et le combiné téléphonique ; cela dans deux pièces différentes. Dans une des deux pièces, on a laissé le mucus sécher une heure seulement ; dans l’autre, pendant toute une nuit. Ensuite, on a demandé aux participants de composer un numéro de téléphone, de tenir le combiné et d’actionner les interrupteurs, cela dans les deux pièces. Puis on a fait des prélèvements sur les doigts. Résultats : le virus a été retrouvé sur 60 % des zones contacts avec des objets contaminés ayant séché une heure et sur 33 % des zones contacts avec des objets ayant séché une nuit.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature