Communication grand-public sur l'obésité

Quand le CSA montre le bon exemple au secteur audiovisuel

Publié le 08/06/2017
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TV CSA

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Particulièrement centrée vers les sujets jeunes et leur entourage, la prévention primaire de l'obésité doit s'effectuer à tous les niveaux de la société. Les médias, pour leur part, ont une responsabilité particulière dans la formation des représentations du grand public sur les sujets de santé et de société. À ce titre, le conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) joue un rôle à la fois de contrôle, d'incitation et de sensibilisation du secteur audiovisuel sur la question de l'obésité, en particulier.

Le cadre juridique dans lequel s'inscrit l'action du CSA en matière de santé publique est défini par l’article 3-1 de la loi de 1986 sur la liberté de communication qui dispose que le CSA veille à ce que le développement du secteur de communication audiovisuelle s'accompagne d'un niveau élevé de protection de l'environnement et de la santé de la population. « Le CSA travaille en lien étroit avec le ministère chargé de la santé. Il a créé un comité d'experts santé visant à l'éclairer dans ses décisions concernant les questions de santé au sein de la communication audiovisuelle », souligne Fanny Jaffray, adjointe à la directrice des programmes (CSA).

La prévention non médicalisée passe par l'audiovisuel

Les actions de santé publique relatives à l'alimentation sont liées au programme national nutrition santé (PNNS) lancé en 2001. « Un texte très important a été signé en 2009 par un certain nombre d'acteurs de l'audiovisuel (groupes audiovisuels, annonceurs, producteurs et agences). Il s'agit de la charte alimentaire qui formalise leur engagement volontaire dans une démarche de soutien à la politique nationale de santé publique dont le PNNS a fixé les orientations », précise Fanny Jaffray. Signée pour 5 ans, cette charte a été renouvelée en 2014. Les engagements pris ont, alors, été renforcés. « Ils sont très importants en termes de nombre d'heures de programmes dédiés à la promotion d'une bonne hygiène de vie. Par ailleurs, davantage de chaînes se sont engagées de façon volontaire dans ce sens. Nous avons également obtenu un meilleur engagement des chaînes ultramarines en termes de prévention de l'obésité », indique Fanny Jaffray. Au total, 1775 heures d'émission visant à promouvoir une alimentation et une activité physique favorables à la santé ont été diffusées sur les chaînes en 2015 (soit, une augmentation de 26 % en 2015 par rapport à 2014). « En revanche, le CSA souligne que le traitement du sujet de la prévention de l'obésité gagnerait à être davantage renouvelé et diversifié dans les années à venir, notamment pour ce qui concerne les programmes courts à destination des jeunes. Par ailleurs, en décembre dernier, a été votée la proposition de loi Gattolin qui interdit la publicité dans les programmes jeunesse de France Télévision. Cette disposition de la loi entrera en application le 1er janvier 2018 », assure Fanny Jaffray.

Le CSA joue également un rôle d'intermédiaire entre la société civile, les associations de patients et les chaînes audiovisuelles. Il s'est notamment réuni, l'année dernière, avec le collectif national des associations d'obèses (CNAO) et des chaînes volontaires pour les sensibiliser à la question de la prévention de l'obésité et leur transmettre un spot publicitaire évoquant les journées européennes de l'obésité du CNAO (19 et 20 mai prochains). Enfin, le CSA joue un rôle en matière de cohésion sociale et de lutte contre les discriminations. « Il peut, ainsi, instruire des plaintes sur ces questions et intervenir, en tant que régulateur, au long cours et au coup par coup, sur certaines séquences jugées problématiques au regard de la question de la lutte contre les discriminations sur l'apparence physique, par exemple », conclut Fanny Jaffray.

Hélia Hakimi-Prévot

Source : Nutrition