« Cancer colorectal, êtes-vous un sujet à risque ? ». C’est autour de ce thème que se déroulera mardi prochain la « journée nationale d’information gratuite sur la prévention du cancer colorectal (CCR) par coloscopie », organisée sous l’égide de la FSMAD1. Pour cette 4ème édition, de nombreux gastroentérologues hospitaliers et libéraux ouvriront leurs portes et proposeront gratuitement et sur rendez-vous, des consultations de prévention et d’information sur le cancer colorectal2.
Avec un objectif clair : « inciter le public à mesurer son niveau de risque et sensibiliser à la prévention du cancer colorectal par coloscopie les personnes à risque élevé, pour lesquelles le dépistage par Hémoccult n’est pas indiqué et peut être faussement rassurant ».
Les recommandations officielles 3 distinguent en effet trois niveaux de risque de CCR qui déterminent 3 modalités de dépistage et de surveillance différentes. Pour les personnes à risque standard (hommes et femmes de plus de 50 ans, sans facteur de prédisposition connu) le dépistage par test fécal dans le cadre du programme organisé est la règle et la coloscopie ne se fait que dans un second temps uniquement en cas de positivité du test fécal. Pour les sujets à très haut risque (antécédents familiaux de maladie de Lynch ou d’adénomatose ) une consultation d’oncogénétique et un suivi rapproché avec coloscopie sont préconisés.
Les oubliés de la prévention
Entre les deux, les recommandations distinguent les personnes à haut risque qui doivent bénéficier d’une coloscopie d’emblée. Une population souvent « oubliée » des campagnes de prévention institutionnelles, déplore le Pr Christophe Cellier, président de la Société française d'endoscopie digestive (Sfed) et qui passe volontiers à travers les mailles du filet. Pourtant, ces patients « représentent 15 à 20% des nouveaux cas de cancers colorectaux, il est donc indispensable de bien les informer et de les conduire, à réaliser une coloscopie ».
Il s’agit des sujets avec antécédents personnels d’adénome ou de cancer colorectal, des personnes dont un parent au 1er degré a été atteint d'un cancer de l'intestin avant 65 ans, et de celles dont deux parents ont été atteints quel que soit l'âge du diagnostic. Les personnes porteuses de MICI sont également concernées.
Un filtre peut être trop restrictif selon le Pr Robert Benamouzig, chef du service de gastro-entérologie de l'hôpital Avicenne à Bobigny (AP-HP) pour qui « le surpoids et l'obésité, mais également l'âge, le sexe masculin, l'absence d'exercice physique, une mauvaise alimentation, le tabagisme et les pathologies vasculaires » sont autant de facteurs de risque importants qui devraient peut d’avantage être pris en considération. A terme, L’INCa devrait d’ailleurs revoir les critères de définition de ces sujets à risque élevé.
En attendant, en France, l’endoscopie reste préconisée uniquement en cas de situations à risque élevé ou très élevé telles que définies plus haut, et dans un second temps dans le cadre du dépistage organisé en cas d’Hemoccult positif ou en présence de symptômes.
2/ La liste des cabinets médicaux, cliniques et hôpitaux participant à l’opération est disponible sur www.prevention-cancer-du-colon.fr.
3 / Conférence de consensus Anaes 1998
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