Variétés
Un complet bleu nuit, une cravate à pois sur une chemise blanche : Gilbert Bécaud est resté fidèle toute sa longue et belle carrière à cette tenue sage et fantaisiste, à l'image de la plupart de ses chansons, près de 400 dont une vingtaine au moins sont devenues des classiques. Le chanteur, âgé de 74 ans, s'est éteint ; une mort annoncée dans son dernier enregistrement, en 1999, « Faut faire avec »... le cancer.
Fidèle, Gilbert Bécaud l'a été aussi à l'Olympia où il s'est produit plus de trente fois après son premier « triomphe » en 1954, qui avait conduit des centaines de jeunes fans à casser les fauteuils du music-hall qui venait juste de rouvrir ses portes après une longue fermeture : non parce qu'il s'était produit en vedette américaine mais parce qu'ayant été l'accompagnateur du chanteur Jacques Pills avant de devenir interprète - poussé par Edith Piaf qui épousera ledit Jacques Pills - il avait eu le loisir, lors de tournées outre-Atlantique, d'observer les techniques scéniques en vigueur là-bas. La légende de « Monsieur 100 000 volts » était née et le succès va aller croissant jusqu'aux années soixante-dix, tant en France qu'à Moscou ou New York puisqu'en 1966 par exemple, il est resté trois semaines d'affilée à l'affiche à Broadway.
La voix chaude et le swing à fleur de peau, entre beau ténébreux et lutin bondissant autour du piano à queue, la main collée à l'oreille à la façon des chanteurs polyphoniques, Gilbert Bécaud était alors le meilleur crooner à la française.
Pianiste émérite - il fut l'élève du conservatoire de musique de Nice - et compositeur inspiré, il a su aussi s'entourer de paroliers de qualité et fidèles eux aussi comme Louis Amade, Pierre Delanoë, Charles Aznavour, Maurice Vidalin.
Pour fredonner une dernière fois avec lui, rappelons quelques uns des titres qu'il a si bien gravé dans nos mémoires : « Je t'ai dans la peau », « Mes mains », « Alors raconte », « les Marchés de Provence », « Il fait des bonds », « le Jour où la pluie viendra », « Pilou Pilou hé », « Et maintenant » (créée en 1962, la chanson sera reprise par plus de 150 artistes dans le monde), « Quand Jules est au violon », « les Tantes Jeanne », « Tu le regretteras » (en l'honneur du général de Gaulle, en 1965), « Quand il est mort le poète » (à la mémoire de Jean Cocteau, la même année), « le P'tit oiseau de toutes les couleurs », « L'important, c'est la rose », « Nathalie », « la Solitude ça n'existe pas », « Le jour où la pluie viendra », etc...
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