Au bout d'un an, le groupe de travail « Qualité des sites santé », réunissant représentants institutionnels et représentants des consommateurs ainsi qu'un certain nombre de sites Web santé dans un groupe « miroir », a le sentiment d'avoir fait un état des lieux.
« Nous attendons actuellement les résultats de deux études », confirme Michel Villac, responsable de la Mission pour l'informatisation du système de santé. La première, confiée à l'AFAQ, devrait aider à définir ce que pourrait être une démarche de certification de sites santé. La seconde, l'étude de l'IRDQ (Institut de recherche et de développement sur la qualité) doit accompagner la démarche du groupe de travail dans sa recherche d'un système pérenne.
3 300 sites accrédités HON Code
Le groupe de travail envisage la mise en place d'un espace d'information-formation du cybercitoyen qui reste à construire. « Il s'agit de donner à chacun les moyens de juger de la qualité des sites consultés », rappelle le Dr Lukacs, coordinateur du programme Qualité et Santé du CNOM et du ministère. La mise en place d'un tel espace, comme celle du processus de labellisation, achoppent maintenant sur les problèmes concrets. « Nous avons identifié chez le public une demande forte d'indicateurs qui lui permettent de surfer en confiance, ajoute Michel Villac, mais encore faut-il trouver un modèle économique pour cette démarche. »
Sur ce que devrait être une labellisation, chacun a déjà son idée. L'exemple d'HON (Health on the Net) et de sa charte (HON Code)**, aujourd'hui respectée par 3 300 sites santé accrédités, penche en faveur de la démarche volontaire des sites. Cette fondation de droit suisse, financée par le ministère de la Santé helvétique et devenue une référence, est en train de devenir une ONG (organisation non gouvernementale) pour mieux satisfaire à sa vocation internationale. Elle travaille actuellement sur un projet européen utilisant le niveau de preuve (par comparaison avec à des bases de données sûres) comme indice de qualité.
Pour Franck Tusseau, fondateur de Netplaque, qui propose aux médecins des sites personnels clés en main, la recommandation de pages Web par le médecin traitant est une approche complémentaire du label. « L'interlocuteur de confiance, c'est le médecin du patient », plaide-t-il. Pourquoi donc ne pas proposer aux praticiens de déposer leur « tampon » sur les pages Internet qu'ils recommandent ? Ainsi, quand le patient, interrogeant un moteur de recherche sur un sujet, aboutirait à ces pages, il saurait combien de médecins les recommandent. Ce système est en test auprès de l'Association des médecins maîtres toile.
Une chose est sûre, il ne faut pas créer une nouvelle structure. « La consultation des sites santé relève de la démarche de la "santé ajoutée" », explique le Dr Christophe Duvaux, du CNOM. La qualité des sites santé pourrait ainsi être du ressort de l'Institut national de prévention et de promotion de la santé, établissement public prévu par le projet de loi relatif aux droits des malades et à la qualité du système de santé, pour prendre la suite du Comité français d'éducation pour la santé (CFES).
* Organisée le cadre des « Petits déjeuners de la e-santé » par le club Santé-Beauté de l'Association des anciens de l'ESSEC, Basil Stratégies et la lettre Interactive Santé (www.interactivesante.com).
** www.hon.ch
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