CONGRES HEBDO
Ce besoin doit être évalué et doit être quantifié par des études fiables, valides et sensibles.
Ces études doivent permettre la connaissance de l'histoire des maladies, une surveillance de l'état de santé, une stratégie de prévention, une évaluation des thérapeutiques, de la recherche clinique et une perspective économique. Elles vont avoir deux approches différentes : une approche psychométrique orientée vers la santé et l'environnement, une approche économétrique s'intéressant davantage à l'utilité des items de qualité de vie et aux problèmes économiques qui en découlent.
L'indicateur QALY pondère le temps passé dans un état de santé par un coefficient rendant compte de la qualité accordée à cet état. Il est compris entre 0 (décès) et 1 (état de santé complète), il permet la mesure de la qualité de vie en économie de la santé.
Dans l'étude de la Women Health Initiative, les femmes n'étaient plus symptomatiques. Cette notion de qualité de vie n'a donc pas à être prise en cause dans la définition de la balance bénéfice-risque.
Les items le plus fréquemment retenus sont le syndrome climatérique, les troubles de l'humeur, les difficultés sexuelles, etc...
La ménopause, pour le Dr Rozembaum, est responsable d'une altération de la qualité de vie.
Les deux études américaines parues récemment (HERS et WHI) n'ont pas montré une amélioration de cette qualité de vie sous traitement hormonal substitutif versus placebo. Mais faut-il le rappeler : les critères d'appréciation de ce bien-être étaient faux dans la mesure où ces femmes étaient déjà en état de ménopause avancée asymptomatique. Les indicateurs utilisaient des questionnaires mélangeant des échelles de qualité de vie inadaptées à ces problèmes.
La dégradation des différents items est fonction de l'âge. L'amélioration liée au traitement est en rapport avec la précocité de mise en route de celui-ci et l'importance des symptômes existants.
De nombreuses études ont confirmé l'intérêt d'un traitement hormonal substitutif dans l'amélioration de ces items de qualité de vie.
Wicklund a publié, en 1992, une étude s'intéressant à la qualité du sommeil, de l'énergie, des émotions et de l'isolement social. Le traitement hormonal substitutif agit dans ce cas favorablement.
Une étude de Derman, en 1995, a confirmé cette relation positive.
Gambacciani (2003), dans une étude versus placebo, a montré que le traitement hormonal substitutif diminuait les bouffées de chaleur, améliorait la vie sexuelle, la mémoire, l'anxiété et les états dépressifs.
Les femmes symptomatiques doivent donc être traitées si elles ne présentent pas de contre-indications et ce tant que durent les symptômes.
Mais combien de temps durent-ils ?
Le Dr David Elia a insisté sur la gêne importante entraînée par les bouffées de chaleur.
Qu'il s'agisse d'une ménopause naturelle ou chirurgicale, le désagrément qu'elle engendre est souvent très mal ressenti par les patientes.
Les études qui se sont intéressées à la question ont toutes montré une persistance de celles-ci plus de dix ans après la survenue de la ménopause.
Bernice, déjà en 1966, avait montré que si entre 45 et 55 ans plus de 60 % des femmes souffrent de ce symptôme, elles sont encore 40 % à s'en plaindre entre 55 et 65 ans.
Plus récemment, l'enquête SOFRES-ORION-AFEM s'est intéressée à l'arrêt ou non du traitement hormonal substitutif chez les femmes utilisatrices après la parution des résultats de la Women Health Initiative.
Entre 60 et 64 ans, 31 % avaient encore des bouffées de chaleur. Ce signe persistait même dans 27 % des cas entre 65 et 67 ans.
Encore une fois, les participants à cette table ronde ont insisté sur la nécessité de la poursuite du traitement hormonal substitutif tant que durent les symptômes gênants de la patiente et ce, bien sûr, en réévaluant avec elle régulièrement la balance bénéfice/risque.
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