° Eddie Gomez et Cesarius Alvin. Ou la rencontre entre un contrebassiste de légende et un ex-bassiste devenu pianiste. Le premier, Eddie Gomez, originaire de Porto Rico, fut, pendant plus d’une dizaine d’années (1966-1978), le contrebassiste du Trio du pianiste Bill Evans, même si sa longue carrière compte nombres d’autres stars du jazz moderne, de Gerry Mulligan à McCoy Tyner en passant notamment par Dizzy Gillespie, Charles Mingus et même Miles Davis. Le second s’était produit avec Martial Solal, Daniel Humair, Lee Konitz ou Eric Le Lann. Avant leur rencontre et leur nouvelle aventure en studio pour l’enregistrement de « Forever » (Plus Loin Music/Harmonia Mundi). Un CD dans lequel les échanges, la communication, le partage, l’écoute de l’autre, la complicité et l’amitié tiennent une large place dans le déroulement des mélodies et la richesse de la liberté d’improvisation du duo (1). À noter aussi la réédition de « Threefold » (La Lichère/Frémeaux & Associés), enregistré en 1988, dans lequel le tandem Cesarius Alvim-Eddie Gomez, qui se rencontrait pour la première fois, s’était retrouvé avec le trompettiste Eric Le Lann pour revisiter plusieurs succès du répertoire – « Round About Midnight », « My Funny Valentine » ou « Lover Man » – sans la présence d’un batteur. Un album profondément ancré dans l’espace jazz et dans la pérennité.
° En l’espace de quelques mois, la jeune bassiste et chanteuse Esperanza Spalding, 26 ans, est devenue la coqueluche des médias, beaucoup grâce à sa reconnaissance par Barack Obama. Cependant, l’hirondelle de la Maison Blanche ne fait pas forcément le printemps du jazz actuel : son concert à Jazz à Vienne, cet été, fut très loin de tenir ses promesses, et son dernier album, « Chamber Music Society » (Heads Up/Telarc) balance (hésite ?) entre jazz, folk jazz, musique de chambre et musiques du monde, avec comme acolytes Terri Lyne Carrington (batterie), Gretchen Parlato et Milton Nascimento (chant). Phénomène ou simple opération marketing ? (2)
° Contrebassiste et compositeur français, Michel Benita s’est produit aux côtés de Dewey Redman, Lee Konitz, Archie Shepp, Erik Truffaz ou encore Aldo Romano, tout en conservant son indépendance et sa liberté de création. Deux éléments vitaux que l’on retrouve dans son dernier opus, « Ethics » (Zig Zag Territoires/Harmonia Mundi), gravé avec des musiciens aux origines diverses, comme le Japonais Mieko Miyazaki (koto/chant) et le Norvégien Eivund Aarset (guitare), pour une musique aux sonorités inédites et aux multiples esthétiques avec comme point d’orgue, un hommage à George Harrison. Un bassiste sans frontière ni œillère (3).
(1) Nancy Jazz Pulsations, 13 octobre. Paris, Salle Traversière, 14 octobre. Nîmes, 15 octobre. Toulouse, Jazz sur son 31, 16 octobre. Jazz au Fil de l’Oise, 12 novembre.
(2) Paris, Théâtre de l’Atelier, 8 novembre.
(3) Paris, Studio de l’Hermitage, 14 octobre.
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