Si l’on veut préserver l’attractivité du service public hospitalier, voire redorer son blason, il importe, selon les syndicats, de s’inquiéter du niveau de revenus des jeunes médecins.
« C’est un miracle que l’on ait encore des jeunes qui choisissent l’hôpital. » Pour Rachel Bocher, la présidente de l’INPH, c’est en début de carrière que les différentiels de revenus entre les secteurs public et privé sont les plus criants et n’encouragent pas le moins du monde les jeunes à exercer dans le secteur public. Cette observation a le mérite d’être consensuelle entre les syndicats de PH qui plaident tous pour une suppression des premiers échelons statutaires. Il s’agit de « rester attractifs par rapport au privé », explique Pierre Faraggi, de la CPH. « Les médecins souhaitent un salaire décent, pas un différentiel de 1 à 4 avec le privé », renchérit le Dr Bocher. Raison pour laquelle le SNphar-E souhaite une réforme du socle statutaire avec quatre ou cinq échelons seulement, au lieu des treize existant aujourd’hui. « On ne revendique pas une augmentation de salaire importante entre le début et la fin de carrière, mais on considère que le salaire en début de carrière doit être bien plus élevé qu’il ne l’est aujourd’hui », explique ainsi Nicole Smolski, présidente du SNphar-E. En clair, le SNphar-E souhaiterait un début de carrière à l’échelon 8, la CPH et l’INPH misant quant à eux sur un début de carrière à l’échelon 6.
Certaines spécialités, cependant, échappent quelque peu à cet écart entre les revenus des praticiens du public et ceux du privé, en ayant la possibilité d’avoir une part de leur activité qui soit libérale, bien qu’exerçant à l’hôpital. Mais cela ne représente que 10 à 15 % des praticiens selon la CPH qui souhaite néanmoins le maintien de cette disposition, laquelle a le mérite d’éviter que des chirurgiens, notamment, soient trop tentés par les sirènes des cliniques. Les autres, l’écrasante majorité de PH, n’exerçant qu’à l’hôpital, bénéficient d’une prime d’exercice exclusif dans le public, prime qui, pour le SNphar-E, mérite d’être revalorisée. « 450 euros, c’est loin de compenser le différentiel public-privé », ironise ainsi le Dr Smolski.
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