L'Actualité médicale (Québec)

Psychothérapie familiale

Publié le 19/09/2001
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REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE

Bien qu'on n'en ait pas la preuve, le doute n'est plus permis : une bonne forme mentale peut aider à la guérison du patient. Le Dr Claude Villeneuve, pédopsychiatre et psychanalyste du Québec en est en tout cas convaincu. Dans un entretien avec « l'Actualité médicale », il déclare que « la psychothérapie est efficace et économiquement rentable. Il est maintenant clairement démontré qu'elle réduit, entre autres, l'utilisation des services médicaux et chirurgicaux, ainsi que la consommation de psychotropes ».
Pour le Dr Villeneuve, le principe de justice exige qu'on accorde désormais à tous la chance d'accéder aux psychothérapies. Et pour que ces méthodes ne pèsent pas trop sur les dépenses de santé, les psychothérapies doivent être de courte durée. Mais il ne faut pas qu'elles soient réservées à une minorité culturelle qui a les moyens de se les offrir.
Le spécialiste croit moins à la psychothérapie individuelle traditionnelle qu'à une méthode qui utiliserait également l'entourage du patient. Il lui semble en effet que si le médecin soutient la famille en même temps que le malade, le thérapeute trouvera les solutions les mieux adaptées. La famille, par conséquent, ne doit pas rester dans la salle d'attente, elle doit participer à la thérapie, au moins partiellement.
Le Dr Villeneuve croit aussi à l'influence des groupes d'entraide. Aux Etats-Unis, près de 15 millions de personnes font partie de ces groupes qui couvrent presque toute la gamme des maladies physiques et mentales. Lorsqu'un patient appartient à un groupe, il devient progressivement un consommateur de soins moins passif. Pour que le médecin ne perçoive pas le groupe comme un ennemi, beaucoup de groupes américains ont à leur tête des professionnels de la santé. Le praticien souligne que l'approche psycho-éducative utilisée avec des familles dont un membre souffre de schizophrénie réduit le nombre d'hospitalisations et de rechutes et augmente la fidélité au traitement. Cependant, conclut-il, la psychothérapie individuelle garde sa raison d'être et il ne faut pas en sous-estimer la primauté ni apporter des munitions à ceux qui veulent la remplacer par une vision plus biologique et mécanique des problèmes émotifs.

Le Quotidien du Mdecin

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6971