Créé en 1985, le prix « Meilleure communication Organon/AFPB » témoigne de la préoccupation des Laboratoires Organon de participer à des avancées dans le domaine de la psychiatrie. Attribué par un jury composé du président et des membres du conseil d'administration de l'Association française de psychiatrie biologique (AFPB), il a pour objet de récompenser chaque année la meilleure intervention présentée au cours des sessions organisées par l'AFPB.
Troubles des conduites alimentaires et des troubles anxieux et dépressifs
Le Dr Nathalie Godart (équipe du Pr Jeammet, institut mutualiste Montsouris, à Paris) a été récompensé pour son travail sur la « comorbidité des troubles des conduites alimentaires et des troubles anxieux et dépressifs ». L'intérêt de ce travail réside dans la clarification d'une question clinique que l'on se pose depuis longtemps, étant donné que les sujets ayant des troubles du comportement alimentaire (TCA) se plaignent fréquemment de symptômes anxieux ou dépressifs. Certaines études ont conclu que ces troubles sont de deux à quatre fois plus fréquents chez les sujets souffrant d'anorexie mentale ou de boulimie par rapport à la population générale. D'autres études ont donné des résultats contradictoires. Le projet du Dr Nathalie Godart, s'inscrivant dans le cadre d'une étude multicentrique « Réseau INSERM Dépendance », avait pour objectif de réaliser une étude répondant à des critères méthodologiques rigoureux (groupe de sujets témoins, quatre sous-types de TCA définis par le DSM-IV), afin de confirmer ou non la réelle comorbidité entre les TCA et les troubles anxieux et dépressifs. Les premiers résultats montrent que chez les sujets TCA, il y a une forte prévalence des troubles dépressifs et anxieux (chez plus de 60 % des patients) et que le trouble qui précède le plus fréquemment le TCA est la phobie sociale. Ce qui suggère que le traitement des TCA devrait tenir compte de la comorbidité avec les troubles de l'humeur et les troubles anxieux et qu'il faut toujours rechercher ces troubles en dehors des phases de dénutrition
extrême.
Schizophrénie et traumatisme crânien
Le Dr Sadeq Haouzir (équipe du Pr Petit, centre hospitalier du Rouvray à Sotteville-lès-Rouen) a été récompensé pour son étude : « Le traumatisme crânien est-il un facteur de risque pour la schizophrénie ? » La schizophrénie post-traumatique reste aujourd'hui une entité dont l'existence est très controversée, du fait d'innombrables biais liés à des études qui ont tenté d'évaluer l'incidence de cette entité dans des cohortes de patients traumatisés crâniens. Toutefois, de rares études ont mis à jour une prévalence importante (de 11 à 15 %) des antécédents de traumatismes crâniens parmi les schizophrènes. Une étude épidémiologique originale, entreprise par le lauréat, a consisté à recruter, sur une période de un an, 120 schizophrènes et à rechercher systématiquement des antécédents de traumatisme crânien avec perte de connaissance avérée (survenant avant le début de la maladie et confirmés par des membres sains de la famille et/ou un compte-rendu médical). Le délai entre le traumatisme crânien et la première hospitalisation était en moyenne de dix ans. Dans le même temps, 80 patients porteurs du diagnostic de trouble bipolaire de l'humeur ont été recrutés afin de comparer deux populations susceptibles d'avoir des troubles du comportement surexposant au danger. Il ressort de cette étude que la prévalence des antécédents de traumatisme crânien est supérieure chez les schizophrènes (21,6 %) à celle des patients souffrant de trouble bipolaire (5 %). Pour le lauréat, si certains facteurs de risque pour le déclenchement d'une schizophrénie sont identifiés de longue date, les traumatismes crâniens pourraient également contribuer à l'étiopathogénie de la schizophrénie.
Psychiatrie : les lauréats d'un prix « Meilleure communication »
Publié le 11/12/2001
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Ludmila COUTURIER
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7029
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