. L'alefacept
L'alefacept est un agent immunomodulateur qui cible les cellules CD45RO+ en réduisant leur nombre sans toutefois modifier les fonctions immunitaires normales. Ces cellules (cellules T mémoires effectrices) sont des médiateurs du psoriasis et d'autres désordres immunitaires. Cette molécule a fait l'objet de deux essais cliniques mondiaux en phase III. Les résultats de ces études ont été exposés au mois de juin à San Francisco lors de l'International Psoriasis Symposium. Plus de 1 100 patients ont été inclus dans 100 centres, aux Etats-Unis, en Europe et au Canada. Les essais ont été réalisés en double aveugle contre placebo. Les patients, âgés de 16 à 84 ans, avaient un psoriasis touchant au moins 10 % de la surface cutanée.
Le traitement a été administré pendant douze semaines et les résultats ont été analysés deux semaines après l'arrêt du traitement. Il a permis une amélioration de 75 % du score PASI (Psoriasis Area and Severity Index). L'impact du traitement sur la qualité de vie évalué par le Dermatology Life Quality Index montre un retentissement statistiquement significatif. Les effets secondaires les plus fréquemment observés sous alefacept sont : blessures accidentelles, maux de tête, prurit, folliculite, pharyngite, rhinite. Mais, dans les deux essais, les taux d'effets secondaires étaient identiques dans le groupe traité et le groupe placebo. Les résultats d'une étude destinée à évaluer l'effet du traitement sur les fonctions immunitaires ont été présentés plus récemment, au 10e Congrès annuel de l'Académie européenne de dermatologie et de vénérologie. Il n'a pas été constaté d'effet suppresseur sur la production d'anticorps à de nouveaux antigènes (réponse de type primaire) ou à des antigènes déjà identifiés (réponse secondaire).
. L' infliximab
Les raisons de s'intéresser au TNF-alpha (Tumor Necrosis Factor) dans le psoriasis sont nombreuses. On y observe deux types de lésions : une hyperprolifération épidermique avec une différentiation anormale et une infiltration inflammatoire du derme et de l'épiderme. Le TNF-alpha pourrait être à l'origine des deux phénomènes. Trente-trois patients atteints de psoriasis couvrant au moins 5 % de la surface corporelle ont été recrutés*. Le blocage du TNF-alpha comportant toujours un risque, toute suspicion de tumeur a été exclue dans la mesure du possible. Trois groupes ont été constitués : traités par placebo, par 5 mg/kg ou par 10 mg/kg d'anticorps. Le traitement a été administré par voie I.V. aux semaines 0, 2 et 6. L'évaluation réalisée à la 10e semaine a montré un taux de réponses de 82 % dans le groupe à 5 mg/kg, de 91 % dans le groupe 10 mg/kg et enfin de 18 % dans le groupe placebo. Concernant les effets secondaires, les maux de tête étaient plus fréquents sous infliximab.
L'apparition d'anticorps antinucléaires a été constatée chez deux patients traités à 5 mg/kg.
Les auteurs de ce travail concluent que l'infliximab aurait une efficacité comparable en rapidité et intensité à celle rapportée avec la ciclosporine. Néanmoins, le risque tumoral auquel expose l'inhibition durable du TNF-alpha suppose qu'une cure soit suivie d'une rémission longue. Le recul de l'étude actuelle n'est que de quatre semaines entre la dernière injection et l'évaluation.
(1)Amevive, Laboratoires Biogen
(2) Remicade (laboratoires Scherring-Plough
(3) U. Chaudhari et coll. « Lancet » 2001 ; 357 :1842-1847
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