CONGRES HEBDO
L'équipe des Prs Bégué et Masquelet de l'hôpital Avicenne, à Bobigny (Dr De La Porte et coll.) analyse les résultats de son expérience de traitement d'une des lésions les plus difficiles à traiter en chirurgie reconstructrice : la pseudarthrose septique du fémur.
La problématique thérapeutique résulte du fait qu'il faut à la fois obtenir l'éradication infectieuse et la reconstitution de la continuité osseuse, et ce selon un véritable scénario de « course de vitesse » de résolution séparée ou combinée de chacun de ces deux impératifs.
Un triple objectif
Le succès étant, bien entendu, représenté pour le patient par le fait de pouvoir disposer à nouveau d'un fémur fonctionnel, c'est-à-dire solide (non fragile), non infecté (sans résidu ostéomyélitique), et ce dans les meilleurs délais. Pour réaliser de façon régulière et fiable ce triple objectif, les stratégies thérapeutiques recommandées à travers le monde sont loin du consensus universel. L'éradication infectieuse primordiale impose le plus souvent d'aggraver la discontinuité osseuse (résection des séquestres)et l'apport de matériel osseux (greffe) nécessaire au rétablissement de la continuité devient un terrain idéal à la reprise du processus infectieux. Durant de tels programmes étendus sur le temps, les équipes soignantes sont confrontées à de frustrants incidents de parcours - refracture, réactivation du processus infectieux... - au décours desquels le patient est dans l'impossibilité de disposer d'une fonction acceptable du membre en cause. C'est pourquoi, de nombreuses écoles internationales ont chacune adopté, en fonction de leur expérience, la solution de compromis qu'elles préféraient privilégier : technique de compression-distraction dans des appareils de fixation externe circulaires souples (Ilizarov) ou technique de traitement par étapes successives sous immobilisation segmentaire par fixateur externe.
En deux temps
Le groupe de Bobigny, sur près d'une douzaine de patients, a développé sa propre séquence avec un premier temps d'assèchement infectieux (fixation, excision, antibiothérapie, interposition d'une entretoise en ciment acrylique), suivi d'un second temps de reconstruction osseuse proprement dite. Ce second temps a fait appel, après ablation de l'entretoise acrylique, soit à une greffe spongieuse massive, soit à une combinaison de greffe vascularisée (fibula) et de spongieux.
Les résultats observés par ce groupe valident le bien fondé de cette stratégie et permettent d'optimiser les délais de durée des étapes successives afin de réduire les périodes d'invalidité et les risques d'insuccès.
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