On se rappelle que, récemment, la HAS a rendu public un rapport dans lequel elle conclut que le dépistage systématique du cancer de la prostate par dosage du PSA n’est pas justifié, y compris dans les populations à risque.
Dans ce contexte, l’Assurance-maladie a mené une étude afin d’évaluer les pratiques en matière de dépistage du cancer de la prostate parmi les hommes de plus de 40 ans et notamment ceux de plus de 75 ans. Les enseignements de ce travail sont les suivants.
1) Parmi les plus-de-55 ans, 77 % ont eu au moins un dosage de PSA sur une période de trois ans (2008-2010) à titre de dépistage ; ce taux reste quasiment identique après 75 ans (76 %), « alors que les recommandations internationales préconisent de ne pas doser le PSA à titre de dépistage dans cette classe d’âge », indique la CNAM. Ainsi, chaque année, 890 000 hommes de plus de 75 ans ont un dosage du PSA.
« L’étude menée par l’Assurance-maladie montre qu’en France, la pratique d’un dépistage de masse existe dans les faits, même si elle n’est pas recommandée. Cette pratique persiste après 75 ans, à un âge où aucune étude n’a montré le rapport bénéfice/risque favorable d’un dépistage de masse. »
2) Une part importante des hommes de plus de 75 ans concernés par ce dépistage est atteinte d’une affection de longue durée et est donc traitée pour une autre pathologie lourde. Le taux annuel d’hommes de plus de 75 ans qui ont un dosage du PSA est :
– dans toute la population : de 47,6 % ;
– chez les patients en ALD pour : autre tumeur maligne : 42,8 % ; insuffisance cardiaque : 42,5 % ; néphropathie grave : 42,2 % ; maladie de Parkinson : 38,2 % ; maladie d’Alzheimer : 32,1 %.
3) Tous âges confondus, dans l’année qui suit le dosage du PSA, 91 600 hommes ont eu une biopsie et 62 500 un traitement. En ce qui concerne les plus de 75 ans, 1,8 % (soit 16 000) ont eu une biopsie de la prostate et 2,4 % (20 900) ont été traités pour un cancer de la prostate.
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