Les médecins ont connu plus « mauvais » PLFSS. Le gouvernement, en renonçant à relever d’un demi-point le ticket modérateur restant à la charge des patients pour les soins médicaux, a entendu, même s’il ne le reconnaît pas officiellement, les arguments du corps médical. De même, Roselyne Bachelot, en confirmant que l’augmentation du C à 23 euros au 1er janvier prochain n’était évidemment pas remise en cause et que son coût était provisionné, a fait taire ceux qui affirmaient ici et là le contraire. Certes, les biologistes et les radiologues qui voient une nouvelle fois leurs tarifs revus à la baisse seront d’un autre avis. Mais il est évident que le président de la République et le gouvernement n’ont pas voulu provoquer les médecins. La reconquête du corps médical par Nicolas Sarkozy est toujours d’actualité.
Reste que ce PLFSS 2011 n’a pas grand goût. Après une réforme de la retraite qui a occasionné une forte opposition et mis sur le pavé des centaines de milliers de manifestants, le gouvernement a choisi la prudence et de jouer l’apaisement dans ce dossier. Même s’il est vrai que certaines décisions – médicaments, actes hospitaliers – peuvent susciter de vives réactions. Mais, dans l’ensemble, le PLFSS 2011 est bien doux, comparé à certains de ses devanciers.
Il n’empêche que les déficits s’accumulent. Celui de la branche maladie ne trouvera aucun salut dans un plan d’économies qui montrera vite ses limites. Dans ce contexte, on regrettera une nouvelle fois que la partie recettes du budget 2011 de la Sécu ne soit pas plus audacieuse, et que l’on évite prudemment d’évoquer une éventuelle hausse des prélèvements. Crise économique et élection présidentielle 2012 obligent, il s’agit pour le pouvoir exécutif d’éviter toute secousse. Il devrait y parvenir. Mais l’ampleur des déficits mérite un autre traitement.
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