De notre correspondante
à Lyon
L ES prothèses totales de hanche existent depuis 1962 ; la première, implantée par sir John Charnley, était constituée d'une tête fémorale en métal de 22,2 mm de diamètre, adaptée à un cotyle en polyéthylène (PE), et était scellée. Depuis cette date, un million de prothèses de ce type ont été mises en place. Une première mise au point effectuée en 1995 lors du « 2e Symposium Charnley » a permis d'exposer les bons résultats à long terme de cette arthroplastie cimentée sur le fémur et le cotyle : une prothèse de première intention posée dans des conditions satisfaisantes a 80 % de de chances d'être encore en place vingt-cinq ans après. Toutefois, ces résultats ne sont pas parfaits, puisque dans 20 % des cas une réintervention est nécessaire.
Usure et luxations
Ce chiffre de 20 % d'échec semble principalement lié à l'usure des implants et aux luxations de la tête de la prothèse. L'usure du polyéthylène (PE), en générant la formation de débris, provoque une réaction biologique responsable d'une ostéolyse au niveau de l'interface os-implant, ce qui a pour conséquence le descellement de la prothèse. La mise en évidence de cette usure, observée depuis quelques années, a motivé l'expérimentation de nouveaux couples de friction : métal/PE, métal/métal, céramique/PE, céramique/céramique. La céramique d'alumine, très utilisée, tend à être remplacée par la zircone qui est très résistante.
Trois sortes de facteurs favorisent les luxations : ceux liés à l'implant (taille inadaptée), ceux liés au patient (obésité et âge avancé) et enfin ceux liés à la technique chirurgicale (mauvais positionnement). C'est pourquoi le choix des techniques et des matériaux doit absolument tenir compte de l'âge du malade et de sa corpulence, tout en en évaluant les avantages et les inconvénients. Ainsi, il paraît judicieux de choisir par exemple chez un sujet jeune une petite tête en céramique (22,2 mm), associée à une cupule non cimentée, alors que chez un patient de plus de 70 ans le choix se portera plutôt sur une petite tête en métal, associée à une cupule scellée.
La surveillance radiologique
Actuellement, les patients sont opérés de plus en plus jeunes. Un devoir d'information incombe donc au chirurgien. L'information ne saurait se réduire à un formulaire visant à éliminer les ennuis juridiques et doit devenir un acte de partenariat entre le patient et le soignant. A ce titre, le porteur de prothèse doit se soumettre à une surveillance radiologique régulière car les signes d'usure sont parfaitement indolores et silencieux.
La prévention primaire commence déjà là, en attendant les progrès médicaux qui permettront d'obtenir une réelle prévention de la coxarthrose ; peut-être par la thérapie génique.
D'après une conférence de presse organisée lors du 3e Symposium international Charnley 2000, avec les Prs J. Caton, A. Ferreira et C. Picault.
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