Suite à l’affaire des implants PIP, le député PS Gérard Bapt demande qu’un « retrait » des prothèses au gel de silicone soit débattu au niveau européen et d’envisager au moins leur « déremboursement en France », écrit-il dans une lettre adressée aujourd’hui au ministre de la Santé, Xavier Bertrand. « Le doute doit profiter au patient », explique-t-il à l’AFP.
« La FDA vient de montrer l’existence d’un sur-risque, avec un facteur de 40 à 50 fois, de survenue d’un cancer du sein, le lymphosarcome à grandes cellules du sein, en lien avec les prothèses mammaires utilisant tous les gels de silicone », affirme-t-il. « Même rarissime, le risque de survenue de ce type de lésion cancéreuse, qui a déjà occasionné un décès en France, devrait conduire à proposer le retrait des prothèses mammaires à silicone au niveau européen, et envisager à tout le moins leur déremboursement en France », poursuit le cardiologue. Selon la Confédération internationale des sociétés de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique, 75 cas ont été répertoriés dans le monde pour environ 10 millions de porteuses de prothèse. En novembre dernier, Edwige Ligoneche, ancienne porteuse d’implants mammaires PIP, est décédée de cette forme de lymphome du sein : son cas est le premier enregistré par l’Agence de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) chez une porteuse d’implants mammaires quels qu’ils soient.
Le Dr Bapt, qui s’exprime « en tant que rapporteur spécial de la mission santé pour la commission des Finances », estime par ailleurs nécessaire de déclencher « une mission d’enquête spécifique de l’IGAS (inspection sanitaire et sociale) » car « la seule notification légale systématique des cas de rupture aurait alerté beaucoup plus tôt l’AFSSAPS ». Xavier Bertrand a déjà demandé à la Direction générale de la santé de remettre un rapport à la fin du mois afin de recenser tous les dysfonctionnements survenus dans cette affaire.
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