U n homme né en 1953 a dix fois plus de risque d'être atteint d'un mélanome cutané qu'un homme né en 1913 (six fois plus pour une femme). L'incidence du mélanome a doublé en dix ans et, en 2000, on a enregistré 7 321 nouveaux cas et 1 364 décès. Le succès des activités de plein air et l'évolution des habitudes en matière d'exposition au soleil en sont la cause.
Le mélanome est la plus grave des tumeurs cutanées, en raison notamment de son pouvoir métastasiant et les formes avancées ne sont pas curables, rappelle le ministère de la Santé en lançant une nouvelle campagne de prévention, via plusieurs radios. Les messages, réalisés avec l'INPES (Institut national de prévention et d'éducation pour la santé) seront diffusés jusqu'au 31 août en accompagnement de la rubrique météo sur Europe 1, NRJ, RFM, Nostalgie, Chérie FM et Rires et chansons. Ils mettent en avant les données qui devraient être connues de tous mais qui, semble-t-il, doivent être constamment rappelées. Beaucoup considèrent encore que le bronzage est symbole de beauté et de bonne santé alors qu'il « n'est que le signe de lésions causées par les UV et représente le système de défense de la peau pour éviter des lésions plus importantes ».
La campagne de Franche-Comté
Pour tous, donc, et particulièrement les enfants : un chapeau, un tee-shirt et des lunettes de soleil ; pas d'exposition au soleil entre 12 et 16 heures, même avec de la crème à fort indice de protection ; utiliser des produits de protection solaire à indice élevé, mis souvent et en quantité suffisante ; se méfier des UV même quand le ciel est nuageux et qu'il ne fait pas chaud ; ne pas compter sur le seul parasol, qui laisse passer une partie des UV.
Avec leur campagne « Le soleil brille, l'imprudence brûle » et « Les 10 commandements solaires », les dermatologues de Franche-Comté (ASFODER) ne disent pas autre chose. Directement témoins des ravages à court et à long terme du soleil, ils ont lancé l'an dernier, grâce au FAQSV-URCAM (Fonds d'aide à la qualité des soins de ville), une action auprès des médecins de la région, puis en 2003 auprès des scolaires et du public. Des réunions d'information, des affiches, des plaquettes ont notamment permis de toucher plus de 1 800 médecins et des milliers de personnes dans la région. Et l'action continue en 2003-2004 : diffusion d'un cédérom éducatif intitulé « Les aventures de tête brûlée », interpellation des laboratoires de dermocosmétiques pour que disparaissent des produits solaires les mentions « écran extrême », « écran max » (qui ont remplacé « écran total », mais sont aussi trompeuses) et qu'apparaissent une mise en garde bien visible du type « L'excès de bronzage peut être dangereux, le coup de soleil est dangereux ». « Un patient à peu claire, à qui l'on propose un indice 8-10, pourrait porter plainte », va jusqu'à suggérer le syndicat.
Les médecins de l'ASFODER espèrent que le travail de l'association, « unique par sa taille et sa durée », s'étendra aux autres régions de France et à l'Europe. « Les médecins ne pourront pas gagner seuls cette bataille. »
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