« PRATIQUEMENT TOUS les enfants de moins de 2 ans sont porteurs, à un moment ou un autre de l'année, d'un pneumocoque », a rappelé le Pr Antoine Bourillon, chef du service de pédiatrie générale de l'hôpital Robert-Debré (Paris). Si ce portage reste le plus souvent sans conséquence, il est parfois à l'origine d'infections graves. Chez l'enfant de moins de 2 ans, le pneumocoque est, en effet, la première cause de méningite bactérienne, de pneumonie, de bactériémie et de décès par infection bactérienne communautaire.
« Les méningites à pneumocoque gardent un pronostic redoutable, avec une mortalité qui atteint encore 10 % et surtout, a insisté le Pr Bourillon, provoquent des séquelles neurologiques ou auditives dans environ 30 % des cas. Un risque qui ne diminue pas malgré l'efficacité de l'antibiothérapie. »
L'âge inférieur à 2 ans est un facteur de risque majeur : 70 % des cas de méningite à pneumocoque surviennent avant 24 mois avec un premier pic entre 4 et 6 mois ; 45 % des cas sont observés avant l'âge de 6 mois et 55 % avant 1 an. C'est pourquoi, la vaccination doit être pratiquée tôt, la première injection devant être faite à l'âge de 2 mois, pour qu'elle puisse apporter une protection optimale.
Une couverture vaccinale en progrès.
Malgré une efficacité démontrée à grande échelle, notamment aux Etats-Unis, et une sécurité d'emploi confirmée par les 80 millions de doses délivrées dans le monde depuis sa commercialisation, la vaccination contre les infections invasives à pneumocoques est encore insuffisamment pratiquée en France. Si la couverture vaccinale progresse dans notre pays - 41 % en mai 2004 et 58 % en mai 2005 -, elle reste néanmoins insuffisante, a rappelé le Pr Bourillon. En effet, ces chiffres correspondent aux enfants de 2 ans ayant reçu au moins une dose ; or, pour être complète, la vaccination doit comporter 3 injections (à 2, 3 et 4 mois) et une dose de rappel entre 16 et 18 mois. Cette dernière est en effet indispensable pour assurer une protection à long terme.
Sensibiliser sans inquiéter.
Quand une enquête récente a interrogé des parents pour savoir pourquoi leur enfant n'était pas vacciné, 41 % ont répondu qu'ils ne connaissaient pas l'existence du vaccin et 12 % qu'ils pensaient leur enfant trop jeune.
Il paraît donc indispensable de les informer non seulement sur l'existence du vaccin, mais aussi sur les risques que fait courir le pneumocoque, « sans pour autant faire peur », précise le Pr Bourillon, mais en leur fournissant des explications claires afin qu'ils comprennent l'intérêt de faire vacciner leur enfant.
Dans cet objectif, Wyeth Pharmaceuticals France suggère des outils d'information (brochures et posters destinés aux parents proposés aux médecins et diffusés dans les crèches et les PMI) dans lesquels « Jo le pneumo » explique, de façon simple et ludique, quelles sont les populations les plus touchées, les infections invasives dont il est responsable et les risques liés à la méningite à pneumocoque. Ces documents écrits sont complétés par un cédérom interactif « Le Pneumoquoi ? » (**) qui permettra aux parents d'approfondir leurs connaissances s'ils le désirent.
D'après une conférence de presse organisée par le Laboratoire Wyeth.
(*) « BEH », n° 29-30/2005.
(**) Les aventures de Jo le pneumo peuvent être visualisées sur Internet. www.pneumoquoi.com ; le cédérom et les brochures peuvent être commandés sur www.docteurw.com.
Prevenar en seringue préremplie
Le vaccin pneumococcique heptavalent Prevenar existe désormais en seringue préremplie.
Cette nouvelle présentation permet de réduire la manipulation à trois gestes simples : l'insertion de l'aiguille, sa fixation grâce à un pas de vis qui ne nécessite qu'un quart de tour, et l'injection.
La nouvelle seringue possède également un « back stop », dispositif qui améliore la prise en main et évite la sortie du piston.
L'aiguille de 25 Gauge reste, quant à elle, inchangée.
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