Face à la polémique suscitée par la première greffe partielle de la face, Carine Camby, la directrice de l'Agence de la biomédecine, se borne à rappeler au « Quotidien » que les auteurs de l'opération se sont entourés de toutes les autorisations nécessaires. « Nous avons été saisis, en juin dernier, par le Pr Bernard Devauchelle, d'un projet d'allotransplantation partielle de la face concernant une seule personne, explique Carine Camby. Nous avons étudié le projet en nous appuyant notamment sur l'avis du Ccne qui avait été rendu l'année dernière » (« le Quotidien » du 4 mars 2004). Le Comité consultatif national d'éthique avait répondu au Pr Laurent Lantieri au sujet d'une « allotransplantation composite vascularisée au niveau de la face » dans sa totalité. Le Dr Lantieri avait fait état d'un malade dont le visage, dans sa partie inférieure, avait été arraché à la suite d'un suicide manqué. Si le Ccne s'était dit opposé à une allotransplantation de tissu composite (ATC) du visage entier, les Sages se montraient, en revanche, peu réservés en ce qui concerne les greffes partielles « reconstituant le triangle bouche-nez ». Toutefois, recommandaient-ils, la possibilité d'ATC partielles devaient être envisagées « dans le cadre d'un protocole précis multidisciplinaire et multicentrique, soumis pour accord à l'Etablissement français des greffes ou à d'autres instances ayant les mêmes attributions ».
Le protocole de recherche biomédicale concernant l'allotransplantation partielle de la face du Pr Devauchelle a été déposé également à l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), qui s'est prononcée favorablement et sur le projet chirurgical, et sur la greffe de cellules souches hématopoïétiques. Le protocole a ensuite été soumis au Comité consultatif de protection des personnes dans la recherche biomédicale de Picardie, lequel a rendu ses recommandations en septembre dernier. « Notre rôle a été d'alerter les coordinations hospitalières de prélèvement, précise Carine Camby. Mais nous n'avons pas fait appel à toutes les coordinations : elles devaient tout d'abord être volontaires et, ensuite, être particulièrement expérimentées » pour pouvoir formuler une telle demande à la famille du donneur dont on a demandé un consentement express (exigence qui va au-delà du cadre légal du consentement présumé du donneur). « Notre souci aujourd'hui, c'est de conserver l'anonymat du donneur et de sa famille, comme pour tout don d'organes », ajoute la directrice de l'Agence de la biomédecine.
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