PROGRESS (Perindopril pROtection aGainst REcurrent Stroke Study) dont les résultats ont déjà été dévoilés lors du dernier congrès de la Société d'hypertension artérielle qui s'est tenu à Milan a fait l'objet d'une présentation en session pleinière par son investigateur principal, le Pr J. P. Chalmers (Sydney, Australie).
Selon les données plus récentes présentées à Stockholm, l'administration de perindopril, inhibiteur de l'enzyme de conversion, associé ou non à un diurétique, évite la survenue d'un AVC, d'une atteinte cardiaque ou d'un décès pour 18 patients traités pendant cinq ans.
PROGRESS a étudié le rapport bénéfice/risque de la baisse de la pression artérielle induite par le perindopril dans la prévention secondaire des AVC, chez des sujets ayant à l'inclusion des valeurs très dispersées, en d'autres termes, normo- ou hypertendus.
L'élévation de la pression artérielle est en effet très corrélée au risque d'AVC (« J Hypertens » 1996 et « BMJ » 1996, 313) ; cette corrélation vaut pour les hypertendus comme pour les normotendus. Aucune étude n'a permis d'établir une valeur seuil en-dessous de laquelle le risque d'AVC devenait inexistant. Toutefois, des études antérieures menées en prévention primaire ont déjà établi une réduction du risque d'AVC par la baisse de la pression artérielle chez des sujets hypertendus.
Cette fois, le bénéfice d'une réduction de la PA a été étudié en prévention secondaire.
Six mille cent cinq patients ayant des antécédents d'hémorragie cérébrale, d'AVC ischémique, d'AVC d'origine inconnue ou d'amaurose fugace ont été inclus quels que soient les chiffres de la pression artérielle. Les patients ont été randomisés en deux groupes afin de recevoir le perindopril à la posologie de 4 mg associé à l'indapamide (2,5 mg) chez ceux ne présentant aucune contre-indication au diurétique, ou un double placebo.
Le premier critère d'évaluation était le recensement de tous les AVC (mortel ou non mortel, ischémique ou hémorragique) pendant les cinq années de traitement. En deuxième critère, les auteurs analysaient la nature des AVC, la survenue d'événements cardio-vasculaires dits « majeurs » (AVC non mortel, infarctus non mortel, décès cardio-vasculaire de toute cause), la mortalité cardio-vasculaire, la mortalité totale, les démences et les atteintes cognitives sévères.
L'étude a concerné 10 pays et 24 centres français y participaient.
Après quatre ans, le traitement actif entraîne une diminution de 28 % du risque (p < 0,001) d'AVC comparativement au placebo et de 26 % du risque d'événements vasculaires majeurs (p = 0,01). Plus intéressants encore, les résultats de l'analyse en sous-groupe montrent, d'une part, une réduction encore plus nette chez les sujets recevant l'association perindopril/indapamide de 43 % et, d'autre part, dans les accidents de nature hémorragique puisque le risque chute de moitié ; le risque d'AVC mortel diminue également de 33 % dans le groupe recevant le traitement actif.
L'incidence des démences était globalement diminué de 12 % dans le groupe recevant le traitement actif et les déclins cognitifs sévères de 19 %.
Le bénéfice se maintient chez les sujets non hypertendus puisque le traitement entraîne une diminution de 29 % du risque d'accidents vasculaires majeurs chez les hypertendus et de 24 % chez les non-hypertendus.
L'impact de ces données pourrait aboutir à de nouvelles recommandations, un souhait formulé ouvertement par le Pr Chalmers qui déplore le nombre considérable d'AVC dans le monde qui s'élève à plusieurs millions.
D'après la communication du Pr J. P. Chalmers, Sydney, Australie.
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