Classiquement, on distingue trois compartiments corporels représentés par : la masse cellulaire, composée des organes, viscères et muscles (comprenant 75 % d'eau) ; les réserves adipeuses ; les éléments extracellulaires (eau extracellulaire, minéraux - os -, tissu conjonctif).
A l'état physiologique, la répartition entre ces différents compartiments varie en fonction du sexe et de l'âge. La masse grasse est proportionnellement plus importante chez la femme (de 20 à 35 %) que chez l'homme (de 10 à 25 %). De même, on observe une diminution, normale avec l'âge, des compartiments cellulaires non gras et extracellulaire, au profit de la masse grasse.
Enfin, la densité des différents compartiments est elle-même variable : la graisse est plus légère que l'eau, elle-même plus légère que le muscle. A poids égal, une personne avec une masse adipeuse importante paraîtra plus grosse (en volume) qu'une autre avec une masse musculaire très développée. Et, contrairement à une idée reçue, un obèse n'a proportionnellement pas plus d'eau qu'un sujet normopondéré. Il est fondamental de tenir compte de l'ensemble de ces données non seulement pour apprécier la corpulence d'un sujet, mais aussi pour interpréter une réduction pondérale et pour proposer un programme d'amincissement.
Comment mobiliser les graisses ?
Comme l'a rappelé le Dr Agnès Mouton-Gensburger (endocrinologue, Paris), en cas de régime restrictif, la perte de poids ne porte pas exclusivement sur les réserves adipeuses, mais aussi sur l'eau et la masse cellulaire ; la graisse est même le tissu qui se mobilise le plus lentement. Toute perte rapide de poids est liée à une perte d'eau et de protéines. La mesure impédancemétrique montre, dans ce cas, une augmentation de la masse grasse, associée à une réduction de la masse cellulaire et de la masse extracellulaire. A l'inverse, en cas d'excès alimentaire, les calories sont d'abord stockées sous forme de glycogène (et d'eau), expliquant les prises rapides de poids lors d'écarts de régime.
En pratique, lorsque la balance entre entrées et sorties énergétiques est durablement déficitaire, dans un second temps, la masse grasse diminue, ce qui est l'objectif recherché.
Certaines conditions permettent d'optimiser la mobilisation des graisses : premièrement, le programme alimentaire doit comporter une réduction des lipides (associée à une baisse énergétique) et des apports suffisants de protéines ; deuxièmement, un programme d'activité physique adapté doit être proposé. « Il faut parfois convaincre des jeunes femmes minces, insatisfaites de leur silhouette, qu'elles doivent prendre de un à trois kilos (de muscle) pour paraître plus longilignes. En faisant de l'exercice physique, naturellement, elles réduiront ensuite leur proportion de masse grasse », a expliqué Jean Louis Talo (bio-mécanicien aux Thermes marins de Monaco).
Travailler en endurance et en douceur
Bouger certes, mais pas n'importe comment. En réalité, pour mobiliser les graisses, il faut travailler en endurance et en douceur. Le seuil d'anaérobie correspond à un niveau d'effort en dessous du palier 3 (au-dessus, on consomme du sucre et pas du gras). Un test d'effort avec consommation d'oxygène est utile pour localiser la zone de lipolyse optimale et il faut ensuite travailler avec un appareil de cardiofréquence pour rester dans cette zone. Les séances d'endurance doivent durer de trente à quatre-vingt-dix minutes. Il est, par ailleurs, recommandé de pratiquer le training trois heures au minimum après le dernier repas. Enfin, il ne faut pas compenser l'entraînement par un repas pantagruélique : un différentiel entre entrées et sorties est nécessaire pour obtenir une réduction pondérale.
Une conférence de presse organisée par Tanita.
Tanita, leader des balances impédancemètres
La mesure des différents compartiments corporels par impédance bio-électrique est couramment utilisée par les nutritionnistes. Elle permet de déterminer la composition corporelle en émettant un courant électrique de faible intensité (de 500 à 800 microampères) à travers le corps. Les études cliniques ont montré que cette méthode était fiable et précise. Tanita, leader mondial des balances impédancemètres, propose différents modèles, des plus sophistiqués aux plus simples, selon le type d'utilisation auquel elles sont destinées.
IMC et pourcentage de masse grasse | ||||
Une étude menée par le Dr Steven Heymsfield établit une correspondance entre les niveaux d'IMC (indice de masse corporelle) considérés comme satisfaisants et ceux de masse grasse. Selon les résultats* de cette étude, les fourchettes de pourcentages de graisse corporelle satisfaisantes pour les femmes et les hommes sont les suivantes : |
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Age | Risque élevé | Sujet sain | Risque élevé | Risque très élevé |
BMI < 18,5 | BMI 18,5<>24,9 | BMI 25<>29,9 | BMI =30 | |
FEMMES | ||||
20-39 | < 21 % | de 21 à 32 % | de 33 à 38 % | + 39 % |
40-59 | < 23 % | de 23 à 33 % | de 34 à 39 % | + 40 % |
60-79 | < 24 % | de 24 à 35 % | de 36 à 41 % | + 42 % |
HOMMES | ||||
20-39 | < 8 % | de 8 à 19 % | de 20 à 24 % | + 25 % |
40-59 | < 11 % | de 11 à 21 % | de 22 à 27 % | + 28 % |
60-79 | < 13 % | de 13 à 24 % | de 25 à 29 % | + 30 % |
*Adaptés par Shape Up America de Gallagher et coll. « Am J Clin Nutr », vol. 72, septembre 2000 |
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