Produits d'épargne : faites votre choix

Publié le 09/09/2003
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Comme nous l'expliquions dans notre précédente rubrique (Temps de la gestion du 3 septembre 2003), dans la suite du Livret A, la rémunération de tous les placements dits réglementés (livret bleu, codévi et plan et compte d'épargne logement) a diminué ; cependant, les modalités de fonctionnement de ces produits n'ont pas changé.

Profiter des deux exceptions

Deux exceptions dans cette vague de baisse. La première : le livret d'épargne populaire, parce qu'il s'adresse uniquement aux épargnants non imposables ou ayant acquitté un impôt sur le revenu inférieur à 672 euros en 2002. Ce livret est fort intéressant pour les jeunes contribuables, les retraités et les personnes faiblement ou pas imposés, car sa rémunération, maintenue à 4,25 %, est nettement supérieure à celle des autres livrets bancaires et il ne supporte aucun impôt ni prélèvements sociaux.
Seconde exception dont il faut tirer avantage : le livret Jeune dont le taux de rémunération demeure inchangé pour encourager l'épargne des jeunes clients (12/25 ans).
Mais dans les deux cas, force est de reconnaître que beaucoup de médecins devront se limiter à en faire profiter leurs enfants ou parents. Que restent-ils aux plus de 25 ans ayant payé plus de 672 euros d'impôts en 2002 ? Peu de choses, il faut l'avouer, si ce n'est la solution des superlivrets offerts par certaines banques en ligne (ING, Covefi, Egg, Axa Banque, banque AGF...). Mais, comme toujours, avant de signer, lisez bien le contrat, car très souvent le taux attractif proposé ne s'applique soit qu'à une somme plafonnée. Ainsi, la banque Covefi rémunère certes son livret à 4,50 % bruts (3,375 % nets), mais ce taux ne s'applique qu'aux 5 000 premiers euros de votre compte depuis le 1er août 2003, les euros suivants ne tournant qu'à 1,50 % bruts, soit finalement rien de mieux qu'un autre placement.

Misez sur votre vieux PEL

Certes, le PEL a lui aussi subi une baisse de rendement depuis le 1er août 2003, à la suite de celle du Livret A : le taux servi sur les PEL ouverts après cette date n'est plus que de 2,5 % auquel s'ajoute 1 % de prime d'Etat en cas de demande d'un crédit lors de la clôture du plan. Mais cette mesure n'est pas rétroactive : seuls les PEL ouverts après le 1er août 2003 ne seront rémunérés qu'à 2,5 %. Les taux des plans ouverts avant cette date ne sont pas modifié ; ils conservent le taux fixé contractuellement à leur ouverture.
Il est vrai que ce n'est pas le premier coup dur pour le PEL. L'amendement surprise adopté par les sénateurs le 9 décembre 2002, puis passé dans les textes grâce à un décret du 18/4/2003, avait conduit à lier l'octroi de la prime d'Etat du plan d'épargne logement (PEL) à la demande d'un prêt immobilier. Reste que pour le moment, aucun document ne précise le montant de crédit à solliciter pour pouvoir bénéficier de la prime. Les raisons de cette mesure ? Mettre fin au détournement spéculatif du PEL, qui, d'outil de financement du logement, s'est progressivement transformé en un placement rémunérateur et sûr avec une contrainte d'immobilisation de seulement quatre ans. Comme l'a rappelé Jean Arthuis, président de la commission des Finances au Sénat lors du dépôt de l'amendement, « 88 % des plans d'épargne logement sont détournés de leur objet ». Soit un coût pour l'Etat de 1,48 milliard d'euros de primes versées en 2001.
Mais là encore, les détenteurs de PEL ouverts avant le 12 décembre dernier doivent se rassurer : rien ne change pour eux. La mesure « Pas de prêt, pas de prime » ne s'applique en effet qu'aux plans ouverts depuis le 12 décembre 2002. Ainsi, pour les plans ouverts avant le 1er janvier 1981, leurs souscripteurs reçoivent de l'Etat, lors du retrait des fonds, une prime d'épargne égale au montant des intérêts acquis dans la limite d'un plafond de 1 525 euros. Pour les plans ouverts entre le 1er janvier 1981 et le 11 décembre 2002, la prime est égale à un pourcentage (variable selon la date d'ouverture du PEL) des intérêts acquis à la date de venue à terme du plan.
Conclusion : gardez vos anciens PEL, même si vous avez atteint le montant maximal possible de prime, puisqu'un PEL peut être conservé au-delà de dix ans. Certes, il n'est plus possible d'effectuer de versements et le montant des droits à prêts et de la prime d'Etat demeurent figés à leur valeur au terme des dix ans. Mais prenez votre calculatrice et vérifiez par vous-même : la rémunération, versée alors uniquement par votre banque est, dans presque tous les cas, plus élevée que celle qui vous serait versée sur tout placement équivalent.

DUFLOT Valrie

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7379