La production pharmaceutique peut-elle rebondir dans l’Hexagone ? Le tableau dressé par Roland Berger Consultants pour le compte du Leem témoigne d’une situation préoccupante. Pour les médicaments hospitaliers par exemple, ils sont produits à hauteur de 17 % seulement en France. Et ce résultat est à mettre au crédit de quelques laboratoires pharmaceutiques spécialisés dans les médicaments dérivés du sang comme le LFB avec les sites des Ulis et de Lille, et celui d’Octopharma. Si l’on pointe le viseur sur les médicaments inscrits sur la liste en sus, le pourcentage tombe à 13 % dont 11 % pour le seul LFB. La France perd dans cette catégorie son rang de deuxième puissance productrice européenne du médicament en Europe. Le déclin est encore plus saisissant pour les médicaments anticancéreux. Seuls 2 % d’entre eux sont fabriqués en France. Quant aux anticorps monoclonaux et au virage biologique pris par l’industrie pharmaceutique, l’Hexagone accuse un retard sensible avec une production limitée à 3 %. « Les médicaments coûteux importés dégradent la balance commerciale de manière structurelle », notent les auteurs de l’étude.
Recul des investissements
Ce constat est le reflet du recul des investissements productifs. Entre 2010 et 2014, les 224 sites pharmaceutiques ont investi 810 millions d’euros, selon une étude réalisée par Arthur D Little. Ce qui se traduit par une chute de 120 millions d’euros par rapport à la dernière enquête réalisée en 2010. De plus, ils s’inscrivent dans une politique défensive. Ils visent à adapter l’outil de production aux évolutions réglementaires. Il ne s’agit pas de développer les capacités de production ou de partir à la conquête de nouveaux marchés.
Quelles sont alors les pistes pour inverser la tendance observée sur le recul des investissements productifs ? L’une des mesures serait le recours à l’outil fiscal avec par exemple l’instauration d’un crédit d’impôt sur les taxes pharmaceutiques. Une autre recommandation passe par la valorisation de la production locale dans la fixation du prix. Enfin, le Leem appele à l’instauration d’un label Europe dans les procédures de marchés publics. Au-delà des mesures ponctuelles, un cap clair doit être fixé par les pouvoirs publics. « il nous faut réunir les conditions de la visibilité, de la lisibilité et de prédictibilité », a conclu Patrick Errard, président du Leem. Lorsqu’une décision d’investissement se décide dans le New Jersey (États-Unis), elle repose parfois sur un cliché, un bruit de fond, un french bashing. D’où l’urgence à mettre enfin en place une stratégie d’image de la marque France.
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