On ne présente plus le Dr Severino Antinori, gynécologue qui a permis en 1994 à une Italienne de 63 ans d'avoir un enfant et a annoncé l'an dernier en grande pompe son intention de procéder au clonage d'êtres humains. Mais le Dr Antinori a beaucoup déçu un couple de Français de 52 et 53 ans respectivement, qui veulent témoigner contre celui qu'on surnomme « l'accoucheur des grands-mères » pour « empêcher que d'autres personnes ne vivent la même expérience ».
En 2000, Jean-Pierre P. et Catherine R., qui se connaissent depuis 1997, entendent parler du Dr Antinori et décident de tenter l'aventure. Catherine R. va voir le médecin à Rome pour une première visite, en novembre 2000, qui se solde par 422,50 euros d'honoraires et une longue liste d'examens à faire, dont les trois quarts ne sont pas remboursés. Deuxième visite en décembre, après avoir suivi le traitement prescrit. Antinori propose quelques jours plus tard un créneau pour la fécondation in vitro ; le couple ne pouvant se libérer à temps, l'opération est reportée au printemps 2001. En mai 2001, les voici pour une semaine à Rome, mais personne ne les contacte alors que, de retour en France, Catherine reçoit un fax lui indiquant : « Je vous confirme que vous devez être à Rome vendredi 15 juin à 10 h 30, rue Propertio 6 ». Départ en catastrophe pour la FIV, qui échouera. Au passage, Catherine, victime d'une infection, dénonce les conditions d'hygiène qu'elle juge « douteuses » dans le centre spécialisé du gynécologue.
Sans doute le couple français n'avait-il pas mesuré les difficultés de l'entreprise et la probabilité d'échec. Toujours est-il que Catherine réclame, dans des courriers restés sans réponse, le remboursement des 15 524 euros versés au spécialiste italien. Quant à l'avocat qu'ils ont consulté, il leur a expliqué qu' « il y a une frontière entre le droit français et le droit italien ».
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