European Society of cardiology 31 août-4 septembre 2002 à Berlin

Procoralan : pour une réduction sélective et spécifique de la fréquence cardiaque

Publié le 03/10/2002
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CONGRES HEBDO

Comme l'a rappelé le Pr J. Borer (New York), plusieurs arguments suggèrent qu'une fréquence cardiaque élevée accroît la mortalité cardio-vasculaire comme la mortalité globale. Par ailleurs, le ralentissement de la fréquence cardiaque par les bêtabloquants entraîne des bénéfices cliniques bien connus dans l'angor et dans l'insuffisance cardiaque, notamment. Cela a conduit les chercheurs de Servier à s'intéresser à une nouvelle cible thérapeutique potentielle, le courant If sinusal, et à synthétiser le premier inhibiteur sélectif et spécifique de ce courant.
Le Pr Dario Di Francesco (Milan) - l'un de ceux qui ont découvert le courant If sinusal - a expliqué le rôle de ce courant appelé aussi « courant pacemaker » du cœur. On sait que, physiologiquement, l'accélération du cœur (par le sympathique) ou son ralentissement (par le parasympathique) sont liés à une variation de la pente de dépolarisation lente des cellules du noeud sinusal : selon qu'elle conduit plus ou moins rapidement au potentiel seuil de déclenchement de la dépolarisation rapide, la fréquence cardiaque sera plus ou moins rapide.
Or le Pr D. Di Francesco a montré que la pente de dépolarisation lente est modulée par un courant ionique If (f pour funny) appelé courant pacemaker puisque sa stimulation (par l'isoprotérenol) accélère la fréquence cardiaque alors que son inhibition (par l'acétylcholine à faible dose) la ralentit.
Contrairement aux substances sus-citées, l'ivabradine n'agit pas sur ce courant par le biais d'une variation des taux d'AMP cyclique, mais en se fixant directement sur un site de liaison dans le pore du canal If.

Des avantages pharmacologiques certains

La sélectivité de Procoralan pour le courant If sinusal explique qu'il réduise exclusivement - et de façon dose-dépendante - la fréquence cardiaque, au repos comme à l'effort, sans effet inotrope négatif (car il n'agit pas sur les différents canaux calciques), sans effet vasoconstricteur et sans effet sur les autres fibres musculaires lisses (notamment bronchiques), et sans modifier la conduction auriculo-ventriculaire ni la repolarisation ventriculaire.
En pratique, Procoralan respecte tous les autres paramètres hémodynamiques (PA et débit cardiaque notamment), ne modifie pas l'espace QT corrigé et n'a pas d'effet proarythmiant, enfin ne modifie aucun paramètre biologique, en particulier métabolique.
Partant de ces caractéristiques pharmacocliniques, de nombreuses applications de Procoralan sont envisagées (Prs Kim Fox et A. J. Camm, Londres ; Pr Nicolas Danchin, HEGP, Paris) : dans un premier temps, la maladie coronaire (angor stable et syndromes coronariens aigus), avec plus de 4 000 patients inclus dans les études de phase III dans l'angor stable ; à plus long terme, on s'intéressera sûrement à l'insuffisance cardiaque, à la prévention de l'athérosclérose et à toutes les situations cliniques dans lesquelles une baisse de la fréquence cardiaque est recherchée (notamment en association à des médicaments ou à des interventions induisant une tachycardie indésirable).

Symposium satellite organisé par le Groupe Servier.

Dr P. C.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7191