Un effet collatéral de la guerre en Irak aura été la mise en œuvre de la « feuille de route » censée aboutir, en 2005, à la création d'un Etat palestinien. Les Américains se sont en effet engagés, auprès de plusieurs Etats arabes, à accélérer le processus de paix.
Ils y ont mis leurs conditions : la mise à l'écart de Yasser Arafat, la fin du terrorisme et la formation d'un gouvernement palestinien capable non seulement de négocier avec Israël, mais d'assurer la saine gestion de la Palestine.
Abou Mazen, de son vrai nom Mahmoud Abbas, a été désigné comme Premier ministre par M. Arafat. Ancien négociateur d'Oslo, il convient à tout le monde. Jusqu'à la dernière minute, M. Arafat a tenté de lui imposer ses propres ministres, mais finalement les deux hommes sont tombés d'accord sur un compromis, concernant notamment Mahmoud Dahlan, de longue date opposé à la violence et qui, sans être ministre de l'Intérieur, sera chargé de la sécurité intérieure.
Tout le monde dit que la crise irakienne a ouvert la porte à une solution du conflit israélo-palestinien, à laquelle Ariel Sharon lui-même ne saurait se dérober. Le Premier ministre israélien a multiplié les propos destinés à préparer son opinion à des concessions territoriales. Mais les factions extrémistes ont salué la nomination d'Abou Mazen par un nouvel attentat. Le rôle du Premier ministre palestinien est donc particulièrement ardu : il faut non seulement qu'il tienne tête aux Israéliens, mais qu'il convainque les factions terroristes qu'elles doivent soutenir la négociation. Chaque attentat retardera la solution politique et M. Sharon est un interlocuteur qui ne lâchera pas un pouce de territoire sans des garanties sur la sécurité des Israéliens.
En outre, Abou Mazen n'entend pas suivre à la lettre les recommandations américaines. Il vient de demander la liberté de mouvement pour Yasser Arafat : peut-être en a-t-il fait la promesse au leader historique du mouvement palestinien, mais ce préalable n'est pas conforme au projet américain, qui mise sur la disparition politique progressive de M. Arafat.
Bien entendu, les Européens continuent de soutenir Arafat. Comme la feuille de route résulte d'une concertation entre l'Europe, la Russie et les Etats-Unis, on devine que les obstacles seront encore nombreux sur le chemin de l'indépendance palestinienne.
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