Le gouvernement d'Ariel Sharon avait obtenu, ces derniers jours, un certain nombre de résultats tactiques et politiques.
Tout d'abord, l'Union européenne a publié un texte qui tranche par rapport à sa partialité habituelle en faveur des Palestiniens. Elle a exigé de Yasser Arafat qu'il démantèle le Hamas et le Djihad et qu'il proclame la fin de l'Intifada ; à Israël, l'UE demande qu'il limite ses ripostes et gèle les implantations.
Ensuite, le gouvernement israélien avait reconnu lui-même que M. Arafat avait fourni des efforts « sérieux » pour diminuer la vague de violence. L'Autorité palestinienne était donc fondée à penser que l'armée israélienne serait moins agressive.
Ce n'est pas ce qui s'est produit : en s'appuyant sur des renseignements relatifs à des attentats en préparation, M. Sharon poursuit ses actes de répression, pénétration de chars dans les territoires, raids ciblés d'hélicoptères.
La riposte des extrémistes n'a pas tardé : trois attentats sanglants ont été commis mercredi, le premier en Cisjordanie et les deux autres à Gaza. Ils ont fait de nombreux morts et blessés. Bien que ses actions militaires ne protègent guère ses concitoyens, M. Sharon ne laissera pas ces crimes impunis.
Tout le monde pense qu'il veut se débarrasser de M. Arafat, ce dont il se défend, mais du bout des lèvres, et il est vrai qu'on peut se poser des questions sur les atermoiements, les hésitations, les oscillations et le double jeu permanent du président de l'Autorité palestinienne. Mais il ne s'agit plus de savoir, désormais, s'il peut tenir tête aux Israéliens. Il s'agit de savoir s'il va se maintenir au pouvoir alors que, en dépit de ses « sérieux » efforts, les fanatiques continuent de semer la mort. Ce n'est pas d'Israël que vient le plus grand danger pour M. Arafat, mais du Hamas, dont chaque crime est aussi une nouvelle atteinte à l'autorité du président palestinien.
Le général américain Zinni va sans doute mettre un terme à sa médiation entre Israéliens et Palestiniens. L'espoir est nul, l'avenir sombre, la diplomatie gelée. Les ultimatums adressés par M. Sharon à M. Arafat n'ont eu pour effet, jusqu'à présent, que de multiplier les attentats.
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