L E « pot belge », ce célèbre cocktail à base d'amphétamines, d'antalgiques et, parfois, d'un peu d'héroïne et de cocaïne, très apprécié dans les rangs des cyclistes amateurs, provenait le plus souvent de filières belges et surtout polonaises.
Ce sont d'ailleurs des ressortissants polonais, un ancien coureur et deux femmes, qui, devant le tribunal correctionnel de Poitiers (Vienne), ont écopé des trois peines les plus lourdes : 5 ans, 2 ans et 3 mois de prison ferme. Mais tout trois étaient jugés par contumace. Un mandat d'arrêt international a été lancé à leur encontre, suscitant d'ailleurs un certain scepticisme quant à ses chances de le voir aboutir.
Les autres pourvoyeurs de « pot belge » ont bénéficié de la mansuétude du tribunal. Aucun d'entre eux ne retournera derrière les barreaux soit que la peine qui a été prononcée à leur encontre était assortie du sursis, soit qu'elle était couverte par les peines préventives déjà effectuées.
« Trafiquants de drogue »
Pourtant, la procureur Myriam Denort, les qualifiant de « trafiquants de drogue », avait requis des peines de 3 ans dont 2 ans ferme. Mais Claude Deschamps, 66 ans, ancien président du club de Vendôme (Loir-et-Cher), et son complice, Jacques Guillendou, 63 ans, deux incontournables « grossistes », n'ont été condamnés qu'à 30 mois d'emprisonnement, dont 27 avec sursis.
Jean-Jacques Mafffre, 54 ans, un ancien employé de presse à l'Assemblée nationale, qui s'était mis au « pot » sur le tard, mais en avait écoulé d'importantes quantités, également condamné à 30 mois, a bénéficié quant à lui de 29 mois avec sursis.
Au total, sur 41 prévenus, 12 ont été condamnés à des peines de prison comprises entre 2 et 30 mois et 24 devront payer des amendes allant de 2 500 à 8 000 F.
Le procès aura duré quatre jours, moins longtemps que prévu à l'origine, en raison de l'absence de l'un des principaux pourvoyeurs, excusé pour raisons médicales et qui pourrait être jugé ultérieurement.
La Fédération française de cyclisme, partie civile, a obtenu le franc symbolique de dommages et intérêts qu'elle réclamait, mais a été déboutée du remboursement des frais de justice.
A l'issue du verdict, les avocats ont salué un « procès pédagogique » mené tambour battant par la présidente Marie-Claude Gauthier-Bernard. Celle-ci a tenu à ce que le jugement soit immédiatement rendu, afin d'éviter de nuire au Tour de France.
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