Trente ans après les faits, la Cour d'appel de Paris a mis un point final au marathon judiciaire de l'affaire des hormones de croissance contaminées, en mettant hors de cause le Pr Fernand Dray (93 ans) et le Dr Élizabeth Mugnier (66 ans), dans le drame qui a causé la mort de 120 enfants en insuffisance hormonale et atteints de la maladie de Creutzfeldt-Jakob suite à des injections d'hormones produites par le laboratoire Huria, rattaché à l'Institut Pasteur. Le Pr Dray était le directeur du laboratoire et le Dr Mugnier était chargée de la collecte des hypophyses, dont certains contaminés par le prion sont à l'origine du drame.
Ce jugement est une confirmation de la relaxe au pénal prononcée en 2011 par la même Cour d'appel de Paris au cours du deuxième procès. Lors de l'énoncé de sa décision, la Cour d'appel a entretenu le trouble dans l'auditoire, en reconnaissant « l'imprudence » et la « négligence » des accusés qui n'auraient toutefois pas « excédé » le cadre de leur mission professionnelle. Leur responsabilité civile n'aurait ainsi pas à être engagée.
L'avocat, Me Bernard Fau, qui, défendant les 21 parties civiles, a dénoncé un « naufrage » et l'« incapacité de la justice française à appréhender ce type de grand scandale sanitaire ».
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