Le microbiote vaginal est composé essentiellement de lactobacilles et de germes anaérobies. Les lactobacilles colonisent le vagin à la puberté lorsque l’imprégnation œstrogénique de la muqueuse vaginale favorise leur développement.
Ces lactobacilles exercent un rôle protecteur sur la muqueuse vaginale. Ils agissent en constituant une barrière au développement des bactéries pathogènes (ils inhibent leur adhérence à la muqueuse et limitent leur développement) et en stimulant l’immunité locale.
2. Mayer BT, Srinivasan S, Fiedler TL et al. Rapid and profound shifts in the vaginal microbiota following antibiotic treatment for bacterial vaginosis. J Infect Dis 2015 ; 212 : 793-802.
3. Antonio MA, Rabe LK, Hillier SL. Colonization of the rectum by Lactobacillus species and decreased risk of bacterial vaginosis. J Infect Dis 2005 ; 192 : 394-8.
4. Strus M, Chmielarczyk A, Kochan P et al. Studies on the effects of probiotic Lactobacillus mixture given orally on vaginal and rectal colonization and on parameters of vaginal health in women with intermediate vaginal flora. Eur J Obstet Gynecol Reprod Biol 2012 ; 163 : 210-5.
Ces lactobacilles exercent un rôle protecteur sur la muqueuse vaginale. Ils agissent en constituant une barrière au développement des bactéries pathogènes (ils inhibent leur adhérence à la muqueuse et limitent leur développement) et en stimulant l’immunité locale.
Un déséquilibre du microbiote vaginal favorise les infections
De nombreux facteurs sont à même de malmener les populations bactériennes vaginales comme la carence œstrogénique à la ménopause par exemple, l’utilisation prolongée d’antibiotiques, le tabac ou une hygiène intime excessive… Ce déséquilibre du microbiote peut favoriser l’apparition de vaginoses bactériennes ou de mycoses. Or, le taux de récidive des vaginoses bactériennes est élevé. Selon l’étude de Bradshaw et al., après un premier traitement antibiotique par métronidazole, 58 % des femmes présentent un nouvel épisode dans l’année et 69 % un déséquilibre du microbiote vaginal (1).L’antibiothérapie ne suffit pas pour prévenir les récidives
Cette récurrence peut avoir de nombreuses origines comme une résistance à l’antibiotique ou un déséquilibre persistant du microbiote. Les rapports sexuels peuvent aussi jouer un rôle. Mais il semble que la recolonisation par les bactéries associées à la vaginose soit plutôt liée à une persistance vaginale. L’étude de Mayer et al. a montré que les conditions d’une nouvelle infection étaient réunies dès la fin, voire même au cours du traitement antibiotique. Les protocoles actuels d’antibiothérapie semblent donc insuffisants pour prévenir les récidives et les arguments en faveur d’une administration prophylactique concomitante de probiotiques sont de plus en plus nombreux (2).Les probiotiques ont un effet protecteur contre les vaginoses bactériennes
Les probiotiques ont le vent en poupe dans de nombreux domaines thérapeutiques depuis plusieurs années et leur efficacité est reconnue dans la prévention des infections vaginales à différents moments de la vie génitale de la femme ou en complément d’une antibiothérapie. Certaines souches de lactobacilles sont capables de recoloniser la muqueuse vaginale pendant un traitement par métronidazole et de rétablir un équilibre physiologique qui limite le risque de récidives. L’administration de probiotiques pourrait donc contribuer à réduire le nombre de récidives.Une voie d’administration per os pour recoloniser la muqueuse vaginale
Les probiotiques peuvent être administrés soit directement par voie vaginale, ce qui permet une recolonisation directe, soit par voie orale car on sait que le réservoir naturel des lactobacilles du vagin est le rectum. Ceux-ci migrent en empruntant les voies naturelles, puis adhèrent et colonisent ainsi la muqueuse vaginale (3). L’étude de Strus et al. a confirmé que l’administration orale de probiotiques permettait une colonisation efficace et durable (plusieurs semaines) de la cavité vaginale (4).Références
1. Bradshaw CS, Morton AN, Hocking J et al. High recurrence rates of bacterial vaginosis over the course of 12 months after oral metronidazole therapy and factors associated with recurrrence. J Infect Dis 2006 ; 193 : 1478-86.2. Mayer BT, Srinivasan S, Fiedler TL et al. Rapid and profound shifts in the vaginal microbiota following antibiotic treatment for bacterial vaginosis. J Infect Dis 2015 ; 212 : 793-802.
3. Antonio MA, Rabe LK, Hillier SL. Colonization of the rectum by Lactobacillus species and decreased risk of bacterial vaginosis. J Infect Dis 2005 ; 192 : 394-8.
4. Strus M, Chmielarczyk A, Kochan P et al. Studies on the effects of probiotic Lactobacillus mixture given orally on vaginal and rectal colonization and on parameters of vaginal health in women with intermediate vaginal flora. Eur J Obstet Gynecol Reprod Biol 2012 ; 163 : 210-5.
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