Référence
Principe
Il s'agit de sondes jetables, munies d'un cutter rotatif qui sectionne le prélèvement, et d'un double système d'aspiration qui attire le tissu dans la sonde, évacue le sang et fait remonter la carotte biopsique dans la sonde, pour être recueillie en dehors du sein.
Une légère rotation de la sonde sur elle-même permet de réaliser des prélèvements contigus. Ainsi, sur un tour de 360°, de 6 à 12 prélèvements sont pratiqués.
La sonde ayant un calibre de 3 mm (11 Gauge), les cylindres tissulaires obtenus ont un calibre de 2-3 mm, une longueur de 15 mm et pèsent 100 mg.
Contrairement aux microbiopsies, la sonde ne traverse la peau qu'une seule fois, et le volume tissulaire obtenu est très nettement supérieur (2 g/0,1 g).
Le mode de guidage est essentiellement radiologique, parfois échographique (certains nodules), exceptionnellement sous IRM (prise de contraste isolée) (photo 1).
Déroulement d'une procédure
L'examen est réalisé en ambulatoire, au cabinet de radiologie, sans être à jeun, et dure de 40 à 60 minutes. La patiente ne voit aucun des gestes réalisés mais peut, pendant toute la procédure, communiquer avec le médecin. Elle est installée en procubitus sur une table radiologique dédiée aux prélèvements ou repérages. Le sein, placé dans l'orifice médian, est largement déroulé par la gravité. Le foyer est visé par l'opérateur grâce au repérage stéréotaxique. L'anesthésie est pratiquée, suivie d'une incision cutanée de 3 mm.
La sonde est mise en place, puis 2 ou 3 tours de prélèvements sont réalisés. Après retrait de la sonde, la patiente est placée sur le dos et une compression est appliquée pendant 10 minutes.
La voie d'abord est refermée par des stéri-strips, puis un pansement compressif est appliqué pour 24 à 48 heures.
Toutes les étapes de la procédure sont contrôlées en temps réel sur la console numérisée : repérage du foyer, bon positionnement de la fenêtre de prélèvement en regard du foyer, présence des microcalcifications sur les carottes biopsiques, disparition du foyer.
Les règles d'asepsie doivent être rigoureusement respectées pendant toute la procédure (photo 2).
Suites
La tolérance, pendant et après l'examen, est bonne (35 %) ou très bonne (62 %). La reprise du travail est possible après 24 heures de repos. La cicatrice cutanée n'est rapidement plus individualisable.
Les complications (hématomes, infections) sont rares (< 0,5 %), nécessitant exceptionnellement une reprise chirurgicale (< 0,1 %).
Indications
Il s'agit surtout des anomalies radiologiques ambiguës ( ACR4 : de 5 à 70 % de carcinomes). Mais, parfois, des anomalies probablement bénignes (ACR3) en présence de facteurs de risque, ou suspectes (ACR5) si cela modifie la prise en charge.
Ces lésions correspondent généralement à des foyers de microcalcifications, parfois des opacités, rarement à des distorsions architecturales.
Résultats
La sensibilité dans le diagnostic de malignité est supérieur à 95 %. La sous-estimation globale (lésion précancéreuse/carcinome, in situ/invasif) est de 10 % environ. Le taux de carcinomes est de 20 à 30 % selon les séries.
La fiabilité diagnostique est comparable à la biopsie chirurgicale après repérage pré-opératoire. Les biopsies sous vide permettent une très nette amélioration de la Valeur Prédictive Positive de la chirurgie : inférieure à 50 % avant l'apparition des biopsies percutanées, elle est actuellement d'environ 80 %.
Ces indications et objectifs correspondent aux recommandations des sociétés savantes (Société européenne de chirurgie oncologique, ANAES).
Notre expérience
En trente-deux mois, nous avons biopsié 1 706 lésions chez 1 305 patientes sous contrôle radiologique (91 % de foyers), et en dix mois 53 nodules sous échographie ; 40 % des lésions biopsiées correspondent à des carcinomes ou à des lésions proliférantes.
Les carcinomes diagnostiqués ont une taille moyenne de 9 mm, et sont in situ dans 80 %.
Conclusion
Les biopsies assistées par le vide constituent un progrès déterminant dans l'exploration des lésions infracliniques du sein, surtout des foyers ambigus. Elles se substituent aux biopsies chirurgicales diagnostiques et limitent les réinterventions pour berges insuffisantes ou envahies. Par cette réduction des gestes chirurgicaux (de 60 à 80 %), des contrôles radiologiques répétés, et un diagnostic plus précoce des lésions, elles peuvent participer aux économies de santé, tout en améliorant la prise en charge diagnostique et thérapeutique du cancer du sein.
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