L'asthme reste aujourd'hui une maladie encore trop souvent sous-diagnostiquée et sous-traitée, alors que sa prévalence ne cesse d'augmenter et que, par voie de conséquence, son coût pour la société s'accroît.
L'opération Action Asthme Amiens a été engagée en 1998 à l'initiative des Laboratoires AstraZeneca pour démontrer que la mobilisation de tous les acteurs du système de santé et des patients s'accompagne de bénéfices médico-économiques.
L'objectif de cette initiative locale était d'améliorer par une approche pragmatique, avec l'aide des acteurs de terrain, le dépistage et le diagnostic de la maladie, les stratégies thérapeutiques et le suivi des patients asthmatiques, puis d'évaluer le retentissement de ces actions sur le coût global de la maladie pour la collectivité.
L'opération Action Asthme Amiens a obtenu le soutien de différents partenaires institutionnels (ville d'Amiens, CHU d'Amiens, assurance-maladie [CNAM], Mutualité sociale agricole [MSA], caisse maladie régionale des artisans et commerçants de Picardie, comité départemental contre les maladies respiratoires et la tuberculose, Laboratoires AstraZeneca) et s'est appuyée sur la collaboration non seulement des médecins amiénois hospitaliers et libéraux, généralistes et spécialistes (pneumologues, allergologues, pédiatres, médecins de PMI), mais aussi des pharmaciens, kinésithérapeutes, infirmier(ères).
Un travail en réseau a été effectué dans plusieurs directions : développement de bonnes pratiques dans le cadre de la formation médicale continue, sensibilisation du grand public et des acteurs de santé, information des assurés, éducation des patients asthmatiques et de leur entourage familial.
La Maison du souffle
Ouverte en novembre 1998 dans l'espace santé de la caisse primaire d'assurance-maladie d'Amiens, la Maison du souffle a une double vocation : l'information du grand public sur la fonction respiratoire, ainsi que la formation et l'éducation des asthmatiques.
Située en centre ville, la Maison du souffle est ouverte à tous en libre accueil. C'est un lieu d'écoute et de parole. Chacun peut venir s'informer gratuitement sur la maladie asthmatique et sur la gestion de son souffle (méthodes de mesure du souffle, techniques d'inhalation...).
Elle est animée par une équipe de professionnels : une infirmière spécialisée en pneumologie, détachée à mi-temps par le CHU d'Amiens, qui est chargée de la formation des asthmatiques (entretiens individuels, séances de formation collectives d'une heure pour les enfants, avec des sessions différentes selon l'âge, d'une heure et demie pour les adultes), des animateurs de l'espace santé de la CPAM formés pour l'accueil du public qui visite la Maison du souffle, une équipe médicale, qui se porte garante des informations délivrées.
Réunion organisée par les Laboratoires AstraZeneca.
Les données de l'évaluation médico-économique
Pour évaluer l'impact de d'Action asthme Amiens, deux indicateurs de santé établis avec le CHU d'Amiens ont été mesurés pendant un an : le taux de recours aux urgences et le nombre d'hospitalisations pour asthme sur l'ensemble du bassin amiénois.
Entre 1998 et 1999, le nombre d'hospitalisations pour asthme a diminué de 24,5 % (diminution particulièrement importante pour les patients de moins de 16 ans [- 45 %]), le nombre de jours d'hospitalisation, de 27 %, et le taux de recours aux urgences, de 20 %.
Parallèlement, le coût de la consommation médicale a été évalué sur une cohorte ambulatoire de 305 patients recrutés par les médecins amiénois et suivis pendant un an via un autoquestionnaire que les services médicaux des caisses d'assurance-maladie leur adressaient tous les mois.
L'analyse des données exploitables met en évidence une augmentation des remboursements pour les médicaments à visée respiratoire, notamment les corticoïdes inhalés. Ces constatations incitent à poursuivre des études médico-économiques, notamment : étude de l'impact du passage à la Maison du souffle sur la consommation médicamenteuse ; étude des liens entre consommation médicamenteuse, hospitalisations, qualité de vie sur des populations sériées par stade de gravité, conclut le Dr M. Malka, pneumologue (AstraZeneca).
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