PRATIQUE
Obésité de l'enfance
Caroline me consulte en juin 2002. Elle pèse 89,2 kilos pour 1,65 m et a une obésité de l'enfance. Elle a fait son premier régime à 12 ans. Elle pesait 63 kilos à 18 ans, 65 kilos à 25 ans. Elle a été traitée pour dépression entre 27 et 29 ans. Elle pesait 75 kilos quand elle a rencontré son mari à 31 ans. Elle a été traitée pour stérilité, a eu un enfant. Son poids est monté à 92 kilos. Il n'y a pas de problèmes d'obésité dans la famille, son père est décédé d'un cancer au larynx. Sa mère a une dyslipidémie et une hypertension artérielle, de même que la grand-mère maternelle.
Sensations de fringale
Elle a consulté plusieurs fois pour maigrir et me dit tout savoir sur le sujet.
L'alimentation est légèrement hypercalorique. Elle décrit des sensations de fringale dans l'après-midi et après le dîner. Je lui demande de faire attention à sa satiété. Je vais la voir une fois par mois : pour la première fois depuis des années, elle ne ressent plus les fringales du soir et de l'après-midi. Elle continue à travailler sur son comportement alimentaire et considère que, « avec la grande expérience de passé d'obèse qu'elle a, elle peut dire que quelque chose de différent est en train de se passer ». Lors de notre dernière consultation, elle pesait 85 kilos (soit moins 4 kilos), ce que je trouve remarquable.
« Je ne me fais pas souffrir »
Quand je lui demande d'essayer de réfléchir à ce qui se passe, elle me dit d'un trait les mots suivants : « Je m'arrête de manger dès que je n'ai plus faim. Je ne mange que si j'ai faim. J'essaie d'appliquer quelques principes : jamais de graisses cuites, des légumes à tous les repas, pas de boissons sucrées. J'ai confiance en vous. Je suis tranquille avec moi. Je ne me fais pas souffrir. Je suis déculpabilisée de mon poids. Il y a une part en moi qui fait les choses sans moi. J'ai un rapport à l'alimentation qui s'est calmé, rasséréné. »
Le suivi se fera au fur et à mesure des mois et des années. Je n'ai aucun pronostic pondéral. Elle devrait normalement évoluer vers son « poids de forme ».
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