Sporadique ou familiale, la maladie de Parkinson est une, et son diagnostic est clinique, bien que les différentes formes anatomo-pathologiques et évolutives, avec ou sans atteintes des voies neurologiques connexes, paraissent en dessiner plusieurs.
Porter un diagnostic étiologique est encore difficile aujourd'hui. La toxicité de certains produits environnementaux, comme les pesticides, les insecticides et les herbicides, semble acquise comme celle de la consanguinité. Mais les études épidémiologiques et génétiques sur les grandes familles parkinsoniennes autosomiques dominantes ou récessives ne permettent pas encore de faire un diagnostic génétique prédictif, même si les mutations du gène codant la protéine parkin se retrouvent dans 50 % des formes précoces.
L'interaction potentielle environnement-gène, étudiée par la biologie moléculaire, se ferait par le biais du polymorphisme de certains gènes codant pour les enzymes détoxifiants (isoenzymes du cytochrome P450).
Une vision dynamique et tridimensionnelle
Les progrès thérapeutiques viennent surtout des bouleversements dans la compréhension du cerveau. De mécanique et bidimensionnelle, cette vision est devenue dynamique et tridimensionnelle. Les noyaux gris centraux se présentent comme un grand oscillateur subtilement réglé, où la maladie de Parkinson correspond à un dérèglement de la boucle motrice dopaminergique, apparemment corrigé de façon efficace pendant les premières années par la dopamine. Mais cette correction insuffisamment physiologique finit par perturber l'ensemble de la « circuiterie » de l'oscillateur, comme en témoigne l'apparition des fluctuations thérapeutiques et des dyskinésies. Seule la subtilité du prescripteur permet de faire les bons choix thérapeutiques et de pressentir les corrélations symptômes-perturbations anatomo-biochimiques en dopamine, en noradrénaline, en sérotonine et en acétylcholine, selon les travaux développés par l'équipe du Pr Agid (la Pitié-Salpêtrière, Paris).
Le concept de neuroprotection
Les recherches du Pr Przedborski (Columbia University, New York) ouvrent la voie au concept de « neuroprotection ». En effet, le cerveau d'un parkinsonien est le siège d'un « stress oxydatif » accompagné d'une réaction inflammatoire gliale produisant des substances extrêmement toxiques. Cause ou conséquence de la maladie, ce cercle vicieux autoaggrave la maladie et conduit à la mort neuronale progressive des voies nigro-striées, par apoptose. Intervenir dans cette cascade d'événements moléculaires, avant que plus de 60 % des neurones ne soient détruits, est l'objet des recherches précliniques sur les molécules inhibant les médiateurs de la réaction gliale ou anti-apoptotiques. Depuis 1987, la stimulation stéréotaxique du noyau subthalamique, hyperactif dans la maladie de Parkinson, par une électrode délivrant un courant de haute fréquence, donne d'excellents résultats pour les 12 % des parkinsoniens bénéficiaires. Thérapeutique réversible, peu offensive et réglable, elle améliore les signes fonctionnels et les dyskinésies pour les trois quarts d'entre eux et entraîne la réduction de 70 % de la dose de dopamine. Les agonistes dopaminergiques, de plus en plus sélectifs et efficaces, sont utilisés en première intention chez le sujet jeune et, bien sûr, dans le traitement des dyskinésies de la dopamine. Enfin, le malade, à l'approche d'un blocage, peut recourir lui-même à l'apomorphine grâce à un stylo injecteur. L'état de l'art s'affine donc dans le traitement de la maladie parkinsonienne grâce à ces nouvelles découvertes, porteuses d'espoir pour l'avenir.
Bruges, 1er Congrès francophone sur le Parkinson. Une réunion organisée par les Laboratoires Lilly.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature