On sait que la notion de barrière d'espèce, et donc de franchissement de cette barrière, constitue un point de discussion essentiel dans les maladies à prions, à savoir les encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST). Il s'agit notamment de la contamination des bovins par l'ingestion de farines animales (à base de carcasses d'animaux infectés) et des relations entre l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) et le nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob.
Pour en savoir plus, l'équipe de Bruce Chesebro (NIAID, Montana) a conduit une série d'expériences entre des hamsters et des souris, dont les résultats sont publiés dans le « Journal of Virology ». Dans un premier temps, les chercheurs ont inoculé à des souris saines l'agent de la scrapie du hamster ; puis ils ont observé les souris pendant plusieurs années. Ces souris ne sont jamais tombées malades. Pourtant, l'agent de la scrapie était bel et bien présent chez elles : certes, on ne l'a pas retrouvé par les examens de laboratoire, mais lorsqu'on a inoculé à des hamsters sains des extraits cérébraux de ces souris, tous les hamsters ont développé une scrapie. Donc, explique l'un des chercheurs (Richard Race), les souris n'avaient pas assez d'agents de la scrapie pour développer la maladie, mais suffisamment pour infecter des hamsters. « Nous ne pouvons pas être certains que ces résultats peuvent être transposés à d'autres TSE et à d'autres espèces, estime Chesebro, mais ces résultats suggèrent que les TSE peuvent être plus répandues que nous le pensons. Nous devons donc être plus vigilants. En particulier, nous avons besoin de tests diagnostiques plus sensibles. » D'autant que le travail américain a comporté un autre volet intrigant : à partir de ce premier groupe de souris, inoculées mais pas malades, on a réussi à contaminer un autre groupe de souris qui, elles, sont tombées malades. Ce qui suggère que l'agent de la scrapie a réussi à s'adapter à son nouvel hôte.
Conclusion des auteurs : « Nous avons trouvé que l'adaptation est un processus subtil et long et que les étapes précoces sont très difficiles à détecter. »
Ce qui revient à évoquer à nouveau le problème des animaux nourris avec des sous-produits animaux.
Prion : le curieux aller-retour expérimental entre hamsters et souris
Publié le 21/10/2001
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Dr E. de V.
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 6993
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