L'identification par les autorités sanitaires de Singapour d'un nouveau cas de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), actuellement hospitalisé sur place et maintenu en isolement, « n'est pas synonyme de réapparition massive de la maladie », souligne-t-on à l'Organisation mondiale de la santé. « Il est fort probable qu'il s'agisse d'un cas vraiment isolé, très certainement acquis dans un laboratoire », estimait mercredi Shigeru Omi, directeur régional de l'OMS, indiquant que les résultats d'analyse des échantillons envoyés au Centre américain de contrôle des maladies ne sont pas attendus avant la semaine prochaine.
Cela n'empêche pas un premier pays de réagir illico : l'Italie, qui s'était montrée particulièrement en pointe au printemps dernier, en nommant un commissaire chargé de la lutte contre le SRAS, tire la première. « Nous réactivons immédiatement les mesures de protection sanitaire aux aéroports de Rome-Fiumicino et Milan-Malpensa », a annoncé le ministre de la Santé Girolamo Sirchia, en ajoutant qu'il s'attend « à ce que des cas isolés de la maladie réapparaissent ».
Services hospitaliers en alerte
En France, les services médicaux des aéroports et des compagnies aériennes, alertés, étaient dans l'attente de consignes éventuelles en provenance de la direction générale de la Santé (DGS). Laquelle a d'ores et déjà alerté les services hospitaliers de référence en leur demandant de renforcer leur vigilance. La DGS a aussi demandé à l'Institut de veille sanitaire (InVS) de suivre au plus près la situation épidémiologique, en lien avec l'OMS.
Dans un communiqué, le département international et tropical de l'OMS a fourni des précisions sur le cas de cet étudiant de 27 ans qui travaillait sur le virus du Nil occidental au laboratoire de microbiologie de l'université nationale de Singapour (NUS) ; à la suite de l'apparition de symptômes qui remontent au 26 août (fièvre, myalgies et arthralgies sans signes respiratoires majeurs si ce n'est une toux sèche d'apparition secondaire), il a été admis le 3 septembre au Singapore General Hospital (SGH). Deux des trois prélèvements (nasopharyngé, expectoration et aspiration bronchique) réalisés et analysés en PCR, ont été positifs, mais aucun des clichés pulmonaires ne montrait d'image anormale.
Le malade a été bien sûr placé à l'isolement, ainsi que 25 personnes contact (famille, visiteurs, patients, etc.) et les activités des deux laboratoires ont été suspendues, le personnel étant prié de rester chez lui.
Pour l'InVS, sans attendre les résultats en provenance du CDC, cet épisode « doit être suivi avec la plus grande attention ».
Mais, comme le souligne l'OMS, la contamination paraît « très certainement » liée à une exposition professionnelle, donc isolée.
La DGS recommande quoi qu'il en soit aux voyageurs qui prévoient de se rendre à Singapour de s'informer quotidiennement de l'évolution de la situation, notamment via les sites Internet de l'OMS (www.who.int) et du ministère de la Santé (www.sante.gouv.fr).
A Air France, le Dr Patrick Rodriguez, médecin-chef, rappelle que « les éventuelles mesures de surveillance sont diligentées dans les aéroports par les services des douanes sur instructions de la DGS via les DDASS ».
Et à Aéroports de Paris, les médecins attendaient les instructions de l'avenue de Ségur, en rappelant que « si la communauté médicale s'accorde à considérer le SRAS comme une maladie à résurgence, rien ne permet d'affirmer qu'on assiste aujourd'hui aux prémices de la première résurgence ».
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