Lancé début 2012 pour une durée de cinq ans, le projet régional de santé (PRS) d’Alsace a déjà permis de faire évoluer certains comportements en matière de prévention et de dépistage, mais il influe peu sur les habitudes et les méthodes de travail des professionnels de santé, indique l’agence régionale de santé dans un premier bilan établi à mi-parcours.
Organisé autour de 15 « priorités », le PRS vise d’abord à répondre aux spécificités sanitaires de la région. L’Alsace ne manque ni de médecins ni d’équipements mais se caractérise par de mauvais chiffres dans le domaine des maladies cardiovasculaires et des affections liées à l’alimentation et au surpoids, diabète en tête. « Nous avons soutenu et renforcé les réseaux et filières travaillant dans ce domaine, qui couvrent désormais tout le territoire alsacien », a relevé le directeur régional de l’ARS, Laurent Habert, en citant aussi le programme « sport sur ordonnance » lancé à Strasbourg et les actions menées pour promouvoir l’activité physique et une alimentation saine chez les enfants. De plus, les Alsaciens sont désormais plus nombreux à participer aux programmes de dépistage des cancers qu’il y a quelques années.
Chirurgie ambulatoire : peut mieux faire
En dépit de leurs bonnes performances, les professionnels peinent par contre à réorienter leur pratique vers de nouveaux objectifs, notamment ambulatoires : « 44 % des établissements de santé alsaciens sont certifiés, contre 27 % au niveau national, mais la durée moyenne des séjours à l’hôpital reste supérieure de 10 % à la moyenne nationale », poursuit Laurent Habert. De même, le taux global de pratique de la chirurgie ambulatoire, qui s’est élevé à 42,3 % en 2013, reste très en deçà des objectifs régionaux de 50 % en 2016. L’ARS relève aussi plusieurs « atypies des taux de recours », notamment en matière de prise en charge du syndrome du canal carpien, de cholécysectomies, d’angioplasties coronaires et de césariennes. Elle entend donc agir dans ces domaines pour rapprocher les courbes alsaciennes des courbes nationales.
Bientôt des plans décennaux
Même si la démographie régionale est « plutôt favorable », l’ARS rappelle que c’est en « restructurant les soins de premiers recours et en négociant le virage ambulatoire » que l’on consolidera l’offre de soins. Certaines mesures prévues dans ce domaine par le PRS rejoindront sans doute bientôt celles de la future loi de santé, le plan régional étant dans tous les cas amené à se poursuivre jusqu’à 2017. Ensuite, a rappelé Laurent Habert, les projets régionaux deviendront décennaux, tandis que les régions elles-mêmes pourraient changer de profil. Si l’Alsace, comme le souhaite le gouvernement, se « fond » dans un ensemble plus vaste associant la Lorraine et la Champagne-Ardennes, il n’y aura plus qu’une seule ARS pour les trois entités. La question des particularités sanitaires régionales se poserait alors d’une manière très différente.
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