L ES AVC représentent un problème mondial qui ne fait que s'intensifier, causant chaque année environ cinq millions de morts. L'HTA représente le facteur d'AVC le plus fréquent et plusieurs études de prévention primaire ont montré que la baisse de la pression artérielle diminue le risque d'AVC. Mais, jusqu'à présent, aucune preuve réelle n'existait concernant les bénéfices d'un traitement antihypertenseur sur le risque de récidive d'accident vasculaire cérébral.
PROGRESS s'intéresse spécifiquement à la prévention des récidives d'AVC ; objectif : évaluer l'efficacité de la baisse de la pression artérielle avec un inhibiteur de l'enzyme de conversion, le perindopril (4 mg) associé ou non à un diurétique, l'indapamide (2,5 mg), sur la prévention des récidives d'AVC. Internationale (172 centres), randomisée, contrôlée en double aveugle contre placebo, PROGRESS a porté sur 6 105 patients ayant eu un AVC ou un AIT dans les cinq années précédant l'étude. Les patients ne présentaient pas de handicap majeur et les niveaux de tension artérielle se situaient sur une large échelle et ne constituaient pas un critère d'inclusion. Le groupe traité a reçu du perindopril (4 mg) auquel on pouvait associer, si nécessaire, de l'indapamide (2,5 mg). Le traitement antérieur était poursuivi. L'étude a duré quatre ans. L'objectif primaire était d'évaluer l'effet de la baisse de la pression artérielle par le perindopril sur l'ensemble des AVC, l'objectif secondaire étant de mesurer le bénéfice, sur les AVC mortels et invalidants, sur les événements cardio-vasculaires majeurs (infarctus du myocarde, démences, fonctions cognitives et le handicap).
Les résultats, annoncés au congrès de l'ESH, montrent une réduction hautement significative de l'ensemble des AVC, de 28 % (p < 0,0001), avec une différence entre les deux groupes qui apparaît très tôt et se confirme dans le temps. L'analyse des résultats des types d'AVC montre des résultats tout aussi significatifs : le risque d'AVC mortel ou invalidant est nettement diminué, de 24 % pour les AVC ischémiques et de 50 % pour les AVC hémorragiques. Les résultats sur la prévention des récidives d'AVC s'observe aussi bien chez les hypertendus (- 33 %) que chez les normotendus (- 22 %).
On observe aussi une réduction hautement significative (26 %)de l'ensemble des événements cardio-vasculaires majeurs (p < 0,0001) : AVC non mortels, infarctus du myocarde et décès d'origine vasculaire. Les résultats sur l'infarctus du myocarde sont à souligner, puisqu'ils montrent une diminution du risque de 38 %, résultats qui ne relèvent pas seulement de la baisse de la pression artérielle. Il existe de plus un bénéfice sur les démences et les fonctions cognitives des patients présentant une récidive d'AVC. Une amélioration du handicap est également observée dans le groupe traité à base de perindopril.
Très bonne tolérance
Les investigateurs ont souligné la très bonne tolérance du perindopril et l'adhésion au traitement est excellente : 87 % pour le traitement actif et 88 % pour le placebo.
En termes de bénéfices absolus, ces résultats se traduisent en avantages très importants : grâce au traitement à base de perindopril, il suffit de traiter 23 patients pendant cinq ans pour prévenir un AVC, et 18 patients pendant cinq ans pour prévenir un événement cardio-vasculaire majeur. Ces résultats montrent de façon nette, comme l'a souligné le Pr S. Mac Mahon, « un bénéfice important pour la santé de ces patients à haut risque. Si ces traitements étaient largement utilisés, cela permettrait d'éviter des souffrances inutiles à des millions de personnes ».
D'après la session plénière de l'ESH par les Prs Chalmers et Mac Mahon, lors d'une conférence de presse organisée par le Pr M.-G. Bousser et C. Tzourio (coordonnateurs de l'étude PROGRESS pour la France et la Belgique).
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