Faire connaître les risques personnels, oeuvrer pour le changement des comportements et la prévention précoce par des messages pédagogiques : les cardiologues veulent compter sur les généralistes pour renforcer la lutte contre les maladies cardio-vasculaires, qui, avec 180 000 décès annuels, restent la première cause de mortalité dans notre pays.
En procédant à une enquête préalable, les organisateurs du salon ont voulu évaluer la perception de l'organisation de la prévention du risque cardio-vasculaire en France. L'enquête, riche de 1 000 réponses consécutives à l'envoi de 18 000 questionnaires diffusés à des généralistes entre juillet et août 2002, montre l'intérêt des médecins pour la prévention mais aussi leur manque de moyens pour y faire face.
Alors qu'ils sont en première ligne au contact des patients, 56 % des médecins généralistes estiment qu'ils sont insuffisamment impliqués dans l'organisation du système de prévention. Et pourtant, ils sont 82 % à juger important leur rôle dans ce domaine. « Ce sont des acteurs écoutés de leurs patients, prêts à s'engager, mais qui manquent de formation et d'outils », explique le Pr Daniel Thomas, président de la Fédération française de cardiologie. A preuve, ils sont 93 % à croire que leur rôle va s'étoffer dans un avenir proche, mais sont réalistes, sachant qu'ils ne pourront pas tout faire.
Aussi proposent-ils plusieurs moyens de mise en oeuvre d'une politique de prévention. D'abord, ils sont unanimes à demander une meilleure sensibilisation de la population, mais aussi la reconnaissance d'un acte d'éducation, le renforcement de la formation initiale en ce qui concerne la prévention et de la formation continue pour ce qui est de l'actualisation des démarches préventives. Enfin, 82 % d'entre eux réclament des outils pédagogiques et de diagnostic à utiliser au quotidien.
Les organisateurs de ce premier salon attendent 10 000 personnes. Organisé avec le soutien institutionnel des Laboratoires AstraZeneca, le salon devrait faire des émules. D'ailleurs, les villes de Lyon et de Montpellier offriront sous des grands chapiteaux, les 5 et 6 octobre, deux manifestations de sensibilisation du grand public. « Nous espérons que ces actions encourageront d'autres villes à suivre la même démarche de prévention. L'objectif est de réduire de 40 % le nombre de décès liés aux maladies cardio-vasculaires pour les personnes de moins de 65 ans d'ici à 2020 », concluent les organisateurs.
* CNIT - La Défense.
Ateliers et états généraux
- Le salon Santé du coeur proposera notamment cinq ateliers animés par des médecins hospitaliers (toute les -demi-heures de 11 heures à 16 heures). Chacun pourra échanger avec les spécialistes sur des questions précises :
hypertension artérielle (Pr Xavier Girerd, hôpital Broussais) ; activité physique et sportive (Dr Jean-Claude Verdier, Broussais) ; tabac (Pr Daniel Thomas, Pitié-Salpêtrière, et Dr Kamel Abdennbi, centre cardiologique du Nord) ;
diabète (Pr Bernard Charbonnel, CHU Hôtel-Dieu, Nantes) ; cholestérol (Pr Eric Bruckert, Pitié-Salpêtrière).
- Samedi et dimanche, de 12 heures à 13 heures et de 16 heures à 17 heures, les états généraux de la cardiologie convient tous ceux qui le désirent à débattre sur les problèmes d'économie de santé, de technologies nouvelles, d'évaluation des besoins et des soins... Cardiologues, médecins généralistes, représentants des associations de patients, médecins hospitalo-universitaires et économistes de santé contribueront à la qualité des débats (dernières avancées de la cardiologie moderne, place de la prévention, conséquences sur la mortalité.
- Durant tout le week-end, de 10 heures à 19 heures, des stands gratuits permettront au visiteur un bilan global de sa santé côté coeur, avec mesures des taux de cholestérol et de sucre, de la tension artérielle et du taux d'oxyde de carbone, avec une sensibilisation à l'impact du tabac.
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