Par leur prévalence et leur sévérité, les AVC représentent la troisième cause de mortalité dans le monde et la première cause de handicap en Europe. Outre la mortalité élevée, les séquelles, à la fois physiques ou intellectuelles, sont lourdes de conséquences pour le patient et son entourage. Plusieurs facteurs de risque sont impliqués dans la survenue d'un AVC, mais « l'un des plus importants et sur lequel on peut agir est l'hypertension artérielle », a souligné le Pr G. Mancia.
Depuis plusieurs années, il est établi que la prévention des AVC passe majoritairement par le traitement de l'hypertension. La réduction de la pression artérielle obtenue avec les bêtabloquants et les diurétiques était considérée comme la meilleure stratégie thérapeutique dans la prévention de la morbi-mortalité cardio-vasculaire.
L'étude LIFE
Les choses ont changé depuis l'étude LIFE (Losartan Intervention For Endpoint reduction), publiée en mars 2002, conduite sur 9 193 patients souffrant d'HTA et d'une hypertrophie ventriculaire gauche, âgés de 55 à 80 ans. Dans cette étude ont été comparés, sur deux groupes tirés au sort, un traitement par un bêtabloquant de référence, l'aténolol, et un traitement par le losartan. La durée moyenne du suivi a été de 4,8 ans. La méthodologie de cette étude était très rigoureuse. L'objectif à atteindre était d'obtenir une pression artérielle de 140/90 mmHg soit avec du losartan 50 mg en dose quotidienne, soit de l'aténolol 50 mg. Si l'objectif n'était pas atteint, l'hydrochlorothiazide (12,5 mg) pouvait être associé à chacun des antihypertenseurs, puis, si nécessaire, les doses des deux antihypertenseurs pouvaient être augmentées à 100 mg par jour en prise unique.
13 % de réduction de morbidité et décès cardio-vasculaires
Dans la population recrutée, on relevait 13 % de patients diabétiques, 14 % avec une HTA systolique isolée, 17 % avec une maladie coronarienne, 8 % avec une maladie cérébro-vasculaire. Les résultats ont montré une diminution significative mais pratiquement similaire de la pression artérielle dans les deux groupes. Le fait marquant est la différence significative de la réduction du risque de 13 % du critère composite principal (mortalité, morbidité et décès d'origine cardio-vasculaire) dans le groupe losartan par rapport à celui de l'aténolol. Réduction liée essentiellement à une diminution du risque d'accidents vasculaires cérébraux de 25 % dans le groupe traité par losartan. Sur les décès cardio-vasculaires et l'infarctus du myocarde, la différence enregistrée se révèle non significative.
Ainsi, pour la première fois, un traitement hypertenseur (Cozaar) a démontré sa supériorité sur le traitement de référence dans la réduction du risque d'AVC.
« Ces résultats, qui n'ont pas été contredits par d'autres études plus récentes, et ce bénéfice clinique évident dans la réduction du risque d'AVC, impliquent, comme l'a précisé le Pr Volpe, que ce traitement soit notifié dans les nouvelles recommandations pour améliorer le pronostic des patients hypertendus, notamment ceux à haut risque. » D'autant plus que le losartan (Cozaar) a également fait preuve d'une tolérance supérieure à l'aténolol.
Milan (Italie). European Society of Hypertension - Symposium organisé par les Laboratoires MSD, avec les Prs G. Mancia (Milan), K.M. Einhäpl (Allemagne), G. Beevers (Birmingham, Royaume-Uni) et M. Volpe (Rome, Italie).
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