Prévenir les maladies cardiaques dès l'enfance

Publié le 25/09/2003
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« Assurer la prévention primaire dès le plus jeune âge est une priorité absolue », a affirmé le Pr Alec Vahanian, nouveau président de la Fédération française de cardiologie (FFC) lors d'une rencontre avec la presse.

Chef de service à l'hôpital Bichat de Paris, ce précurseur de la cardiologie interventionnelle souligne que les nouvelles thérapeutiques médicamenteuses et les techniques de revascularisation actuelles ne permettent de sauver chaque jour qu'un pourcentage limité de patients. Ces résultats sont dérisoires au regard de ce que laisse espérer une prophylaxie de masse bien menée.
Les enfants d'âge scolaire seront les plus grands bénéficiaires d'une meilleure connaissance des maladies cardio-vasculaires dans le domaine de la nutrition et de la lutte contre le tabagisme. Ils sont d'autre part un relais très efficace pour passer les messages vers les adultes.

A l'école

Les adolescents sont une cible à privilégier absolument puisque, contrairement aux adultes, l'évolution de leur consommation tabagique n'a pas diminué ces dernières années.
La FFC souhaite également que l'apprentissage des gestes de réanimation primaire soit intégré dans les programmes scolaires et rendu obligatoire pour passer le permis de conduire, comme cela se fait déjà dans d'autres pays. En multipliant le nombre de personnes formées dans la population générale, de telles mesures permettraient à terme de sauver environ 20 % des patients victimes de mort subite.
La FFC souhaite donc mener des actions innovantes en informant les décideurs (députés et sénateurs) et en les incitant à développer une politique de prévention à l'échelon national et européen. En Finlande ou en Ecosse, la mise en place d'un programme de prévention a réduit le nombre de décès d'origine cardiaque de 50 % en une vingtaine d'années. Dans ce domaine, notre pays fait figure de mauvais élève.
En France, les maladies vasculaires restent la première cause de mortalité, malgré une diminution de 200 000 à 165 000 cas entre 1990 et 1990 (chiffres INSEE). Ces résultats insuffisants mais encourageants sont en grande partie à mettre au crédit de la FFC qui, depuis près de quarante ans, multiplie les actions de sensibilisation du public contre les facteurs de risque cardio-vasculaire. Cette association se fixe entre autres objectifs, pour les quatre prochaines années, d'amplifier les campagnes existantes, notamment par un soutien accru à la recherche en cardiologie clinique, par le développement de la réadaptation et de la formation aux gestes qui sauvent.
Une « culture de prévention » doit gagner notre pays, fondée sur une lutte effective contre le tabagisme et sur la promotion d'une alimentation équilibrée et d'une activité physique régulière. Selon Aristote, ce sont les bonnes habitudes prises dès la jeunesse qui font toute la différence.

Journée mondiale et semaine du coeur

La Journée mondiale du coeur, le dimanche 28 septembre, a pour thème les maladies cardio-cérébrovasculaires chez la femme. La majorité des femmes sous-estimant le risque pour elles-mêmes de maladies cardio-vasculaires ou d'accident vasculaire cérébral, les actions de la journée sont essentiellement orientées sur la promotion de modes de vie sains pour les femmes.
En France, à l'initiative de la Fédération de cardiologie, c'est toute une semaine qui est consacrée au cœur, du 22 au 28 septembre, avec quête sur la voie publique le 27. Le thème en est la promotion des gestes qui sauvent, avec des formations dans différentes villes (tél. 0825.00.15.18).

Dr Jean-Luc BREDA

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7391