Le Généraliste. La loi dépendance est-elle enterrée ?
Bérengère Poletti. Non, elle est reportée, étant donné le contexte économique international, et d’autant plus qu’aucun financement n’est envisageable sans une véritable participation de l’Etat, au titre de la solidarité. La mutualisation est une bonne piste mais il faut, au départ, prendre en charge les plus âgés qui n’auront pas cotisé et laisser le temps aux autres de se préparer. Alors pour l’instant, il nous a fallu trouver des crédits pour le nouveau PLFSS et il y a des signes très positifs comme une augmentation de 6,2 % de l’ONDAM médico-social, un plan de médicalisation des Ehpad et un fonds de 50 millions d’euros pour les services d’aide à domicile qui ne s’en sortent pas.
Quel schéma envisagez-vous pour faire face à la dépendance ?
B.P. La loi de 2005 a permis l’installation des MDPH pour les handicapés et cela fonctionne. Une solution similaire avec des maisons de l’autonomie permettrait de mettre en place de bons réseaux de prise en charge. Cela avait été envisagé et des expérimentations ont été menées dans quelques départements mais les problèmes de financement n’ont pas permis de les généraliser. Ce sera une des tâches des ARS de résoudre la question de la mise en place de réseaux pour que les médecins, les Ssiad, les kinés, les services d’aide à domicile travaillent ensemble. Un des objectifs prioritaires est de diminuer les hospitalisations. Le PLFSS va permettre de proposer une dotation aux Ehpad qui s’engagent dans ce sens. Des expériences ont en effet montré qu’il est ainsi possible d’économiser 2 milliards d’euros en améliorant la prise en charge pour prévenir les hospitalisations. Enfin, une gestion différente, plus axée sur la prévention, permettrait de retarder l’entrée en dépendance.
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