En cancérologie, si le traitement curatif est, certes, la préoccupation principale des médecins et des malades, la qualité de vie n'est pas pour autant à négliger. L'alopécie induite par la chimiothérapie fait partie des effets indésirables les plus difficiles à accepter dans les deux sexes. Les travaux d'un groupe de chercheurs de GlaxoWellcome, publiés récemment dans « Science », montrent à ce propos que les inhibiteurs chimiques des CDK peuvent avoir d'autres utilisations inattendues.
A la suite d'un important travail de criblage, les chercheurs ont sélectionné un inhibiteur particulièrement actif in vitro sur le CDK2 qu'ils ont ensuite testé in vivo sur des fibroblastes diploïdes humains puis sur deux modèles animaux. Comme cela était prévisible, l'inhibiteur de kinase, dénommé composé 4, s'est révélé apte à bloquer la progression de la réplication en phase S. Par conséquent, et du fait de la réversibilité totale du mécanisme, ce composé protégeait les cellules contre l'apoptose induite par des agents cytotoxiques, tels que le 5-FU, le taxol, le cisplatine, l'étoposide. Les chercheurs ont ensuite testé favorablement le composé 4 sur un modèle animal de croissance de cheveux humains et sur des rats nouveau-nés. Avec le second modèle animal, l'inhibiteur de kinase était appliqué localement sur le crâne de rats nouveau-nés avant l'administration de deux agents inducteurs d'alopécie (étoposide ou cyclophosphamide-doxorubicine). La moitié des rats n'a pas présenté d'alopécie après le traitement par étoposide (protection complète) et 20 % ont été partiellement protégés. Les effets néfastes de l'antimitotique étaient, en outre, diminués (inflammation, épaississement du derme...). Avec la combinaison doxorubicine-cyclophosphamide, 33 % des rats ont été protégés de l'alopécie. Le composé 4 n'a pas présenté d'effet antagoniste vis-à-vis de la chimiothérapie ni d'autres toxicités. Les inhibiteurs de CDK sont, par conséquent, des composés potentiellement utilisables contre l'alopécie chimio-induite.
S. T. Davis et coll., « Science », 2001, 291 : pp. 134-137.
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