A LA 9e Conférence internationale sur la maladie d'Alzheimer et troubles apparentés, une étude chez des jumeaux anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale, montre que si la maladie d'Alzheimer frappe l'un des deux, le second en sera atteint dans 40 % des cas, pour les vrais jumeaux et seulement dans 20 % des cas pour les faux jumeaux (Brenda Plassman, Duke University). Et lorsque les deux développent la maladie, c'est avec un délai moyen de cinq ans.
A la génétique s'ajoutent des facteurs d'environnement. Les publications montrent que beaucoup sont courants : une obésité, une hypercholestérolémie, un diabète survenant aux âges moyens de la vie, accélèrent le déclin cognitif au troisième âge. Ce que confirme une étude finlandaise, dans laquelle 1 500 sujets âgés ont été suivis pendant vingt et un ans (Mila Kivipeto et coll.). L'obésité est associée à un doublement du risque, tandis que l'hypercholestérolémie ou l'HTA le multiplie par six. Le diabète l'augmente d'un facteur deux (Jacobo Mintzner, « Charleston Heart Study » chez 700 sujets).
On note que ces facteurs de risque sont partagés par les maladies cardio-vasculaires. D'ailleurs, des résultats préliminaires indiquent que l'usage d'antidiabétiques (rosiglitazone chez 20 sujets, Suzanne Craft, Washington) et d'antihypertenseurs (trouvé pour les diurétiques épargneurs de potassium, Ara Khachaturian et coll.) pourraient prévenir le risque d'Alzheimer. Dans le même ordre d'idée, on observe l'effet positif d'un taux élevé de cholestérol HDL aux âges moyens de la vie : la corrélation des performances neuropsychologiques au taux de cholestérol et de triglycérides, montre que le HDL influe positivement sur la santé cognitive, le LDL ayant un effet inverse et moins fort (4 081 femmes âgées de 65 ans et plus). Une activité physique, un apport modéré d'alcool et la consommation d'acides gras monoinsaturés, permettent d'augmenter le HDL.
Par ailleurs, une consommation régulière de légumes verts préserve les fonctions cognitives. En attestent Jae Hee Kang et coll. (Harvard Medical School), qui ont étudié les sujets inclus dans la Nurses Health Study, composée de 13 000 femmes suivies depuis 1972. La consommation de fruits et légumes entre 1984 et 1995 a ensuite été corrélée à l'état des fonctions cognitives entre 1995 et 2003, quand les femmes avaient environ de 70 ans. Les consommatrices des plus grandes quantités de légumes feuillus et de crucifères, à hautes teneurs en folate et en antioxydants (caroténoïdes, vitamine...) ont un déclin moins prononcé comparativement à celles qui mangent rarement de ces aliments (deux ans de différence à l'évaluation de l'âge cognitif).
Il en va de même pour la conservation d'une activité combinant des pratiques physiques, mentales et sociales, qui diminue significativement le risque d'apparition de démence. C'est ce que montre l'étude de près de 800 personnes, d'au moins 75 ans, pendant six ans (Laura Fratiglioni et coll. Stockholm pour le « Kungsholmen Project Aging Study »). Ce qui est vrai pour des intérêts culturels, politiques ou manuels, l'est aussi pour les activités légères, telles que la marche ou la fréquentation de concerts, loin d'être négligeables en protection.
Sont annoncés des résultats préliminaires de produits développés pour bloquer la formation de la protéine bêta-amyloïde, dont l'accumulation dans les plaques est préjudiciable. Paul Aisen (Georgetown) a présenté le NC758 ou « Alzhemed » (produit de Neurochem), testé chez 58 malades dans le cadre d'une étude de phase II. Les chercheurs ont rapporté avoir trouvé le produit dans le LCR, et que le taux de protéine bêta-amyloïde circulant dans le LCR est réduit chez les patients prenant le dosage le plus élevé, ce qui permet de supposer que l'accumulation intracérébrale a diminué. Aucun effet secondaire important n'a été relevé.
Les Laboratoires Eli Lilly ont fait état d'essais d'inhibition de la gammasécrétase, qui génère la protéine bêta-amyloïde à partir de l'APP (protéine précurseur). Des résultats de phase I avec le LY450139, chez 36 volontaires sains montrent, au bout de quinze jours de traitement, une réduction des taux circulants de protéines bêta-amyloïde et le produit a été retrouvé au niveau du LCR. Les Laboratoires Merck, également, travaillent sur des méthodes d'élimination de la bêtasécrétase.
A la 9e Conférence internationale à Philadelphie
Prévenir la maladie d'Alzheimer
Publié le 21/07/2004
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> Dr BÉATRICE VUAILLE
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7577
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