La population française grossit progressivement et l’obésité survient de plus en plus tôt. En outre, les femmes sont les plus touchées par les obésités sévères. Tels sont les principaux messages de la 5e édition de l’enquête nationale trisannuelle ObEpi-Roche 2009 sur la prévalence du surpoids et de l’obésité, rendus publics ce mardi. « L’obésité concerne 14,5 % de la population française de plus de 18 ans » a annoncé le Dr Marie-Aline Charles (INSERM, Unité 780). De plus, « on a l’impression que toute la population se déplace vers un niveau de corpulence élevée » a-t-elle ajouté. En 12 ans, l’obésité a progressé de 70 % soit 243 000 personnes qui deviennent obèses chaque année. Sur cette période, la population a grossi française a grossi en moyenne de 3,1 kg, grandit de 0,5 cm et pris 4,7 cm de tour de taille. Durant les études successives, l’augmentation a concerné indifféremment les hommes et les femmes mais à partir de 2000, la tendance haussière s’est aggravée chez les femmes surtout pour les formes sévères d’obésité. « Aucune tranche d’âge n’est épargnée mais l’augmentation est très importante chez le jeune » a précisé la spécialiste. Les plus de 65 ans sont, eux aussi, touchés. « L’obésité et le surpoids concernent 59,1 % des plus de 65 ans, soit 17,9 % de plus que la moyenne nationale » a indiqué le Pr Arnaud Basdevant (Pitié-Salpêtrière-Université Paris 6). « Il existe des formes graves d’obésité alors que l’on croyait que l’obésité s’accompagnait d’une mortalité précoce ». L’obésité est deux plus fréquente dans les familles à revenus très modestes par rapport à la tranche des foyers les plus aisés. Géographiquement, elle affecte davantage les régions Nord (20 % d’obèse), dans l’Est (17 %) et le bassin parisien (16,6 %).
Effet génération
La prise de conscience des anomalies métaboliques du surpoids a changé la donne de la prise en charge. 37 % des obèses sont traités pour une hypertension artérielle, 25 % pour une dyslipidémie et 14 % pour un diabète. « La fréquence d’un traitement pour HTA, diabète et cholestérol est douze fois plus important chez l’obèse » a expliqué le Pr Basdevant en saluant les progrès réalisés au cours des trente dernières années. Si les obèses ont une longévité accrue, ils souffrent de complications articulaires, respiratoires, cardiaques ou urinaires avec un risque plus élevé de développer un cancer.Il y a également tous les problèmes de logistiques et d’équipement pour des personnes âgées en surpoids. L’augmentation de l’obésité évolue parallèlement entre les différentes générations. « De génération en génération on devient obèse de plus en plus tôt » a expliqué le Dr Marie-Aline Charles. Par exemple, le seuil d’obésité de 10 % a été atteint à 49 ans pour les personnes nées en 1946 alors qu’il a été franchi à 32 ans pour ceux nés en 1973. « Si ça continue, nous ne serons pas près de voir diminuer l’obésité » a indiqué cette spécialiste. La tendance internationale est à la hausse particulièrement aux États-Unis ou en Grande-Bretagne. À la question de l’efficience des campagnes de prévention, le Pr Basdevant a indiqué que l’impact des mesures était à envisager sur le long terme.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature