Alors que certains de ses opposants abordent un virage sécuritaire, François Hollande a en effet engagé un virage… sanitaire. Le chef de file socialiste a d’abord rencontré cette semaine les principaux acteurs du monde médical, des syndicats de médecins libéraux et hospitaliers. Il a reçu, mardi, les experts et les praticiens hospitaliers qui ont dénoncé, dans un manifeste, l’orientation « libérale » du système de santé. François Hollande effectuera deux visites « santé » ce jeudi à l’hôpital Robert-Debré et à l’institut de la vision des Quinze-Vingts, à Paris. Dernière étape de cette séquence sanitaire, il conclura ce jeudi, lors d’un grand discours, le forum intitulé « La santé est notre avenir », organisé les 1er et 2 février à Paris.
À l’occasion de ce rendez-vous, Marisol Touraine et Jean-Marie Le Guen, les deux principaux conseillers santé de François Hollande, ont invité des experts du monde médical, professionnels, industriels, chercheurs, à débattre lors d’ateliers portant sur le premier recours, le médicament, la gouvernance, l’hôpital public, la prévention, la santé au travail ou encore la santé mentale. « L’enjeu de ces rencontres est de faire émerger les thématiques de santé, de marquer une orientation », affirme Marisol Touraine, députée d’Indre-et-Loire.
En introduction de la première table ronde sur les soins de premier recours, le député de la Nièvre Christian Paul a exposé l’urgence de « rendre les soins plus accessibles et les métiers de la santé plus attractifs ». La coopération entre les professionnels de santé, la diversification de la rémunération avec le développement des forfaits aux côtés du paiement à l’acte ont été avancés par le député socialiste pour faire évoluer la médecine libérale. « La lutte contre la désertification médicale est notre priorité, a poursuivi Christian Paul. Elle exige un cocktail vigoureux de mesures car il y a eu des avancées trop timides ces dernières années. »
L’élu a porté un regard très critique sur la politique de santé de Nicolas Sarkozy estimant que la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST), détricotée par la loi Fourcade, n’avait rien apporté. « Les incitations financières ciblées dans les zones déficitaires montrent leurs limites », a affirmé Christian Paul, qui s’est attaqué au zonage « inopérant » réalisé par les missions régionales de santé. Devant les nombreux professionnels de santé présents, le député de la Nièvre a ajouté que la régulation des installations n’était désormais plus un « sujet tabou ».
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