Le Dr Claude Reichman fait partie de la cinquantaine de personnes qui se sont déclarées candidates à l'élection présidentielle mais dont la grande majorité n'a pas passé le cap des 500 parrainages d'élus nécessaires à leur officialisation.
Le verdict est tombé hier sans surprise pour ce chirurgien-dentiste de 64 ans qui n'en est pas à sa première action politique. « J'avoue que j'avais peu d'espoirs. J'avais tout de même 300 promesses de parrainage, mais, en raison du blocus médiatique dont j'ai été victime, j'étais encore loin du compte », explique-t-il, en accusant à mots à peine couverts l'état-major de Jacques Chirac d'avoir fait obstacle à sa candidature.
En colère, le Dr Reichman a donc décidé d'intenter un procès en « discrimination politique » aux principales chaînes de télévision et de radio et de déposer un recours auprès du Conseil constitutionnel pour faire annuler l'élection présidentielle au motif que les règles d'équité entre les candidats n'ont pas été respectées. Rien de moins.
Car le Dr Reichman est un habitué des prétoires. Depuis près de trente ans, il utilise l'arme juridique au service de ses idées, notamment pour tenter de prouver l'illégalité de la CSG ou du monopole de la Sécurité sociale.
Président du Parti pour la Liberté (PPL) fondé avec deux anciens conseillers de Paris, Benoîte Taffin et Alain Dumait, en rupture avec le RPR, à la tête de plusieurs comités de défense des contribuables, il défend des positions très libérales comme la suppression des impôts ou du statut de fonctionnaire, la privatisation de toutes les entreprises publiques et des hôpitaux. Des propositions mâtinées d'un discours assez radical contre le pouvoir en place, les élites et la pensée unique incarnée par l'énarchie, symbole de toutes les dérives.
Mais la grande affaire du Dr Claude Reichman, c'est la fin du monopole de la Sécurité sociale. Un monopole qu'il dénonce depuis des années et auquel les lois communautaires au niveau européen auraient mis fin. « La liberté de s'assurer existe dans les textes sinon dans les faits », explique-t-il. Ce sont les deux directives européennes de 1992 sur la liberté d'assurance qui auraient conduit à la fin officielle de ce monopole. La transposition récente dans le droit français de ces directives par l'ordonnance du 19 avril 2001 l'aurait confirmé. Ce résultat est, affirme-t-il, l'aboutissement de dix ans de bataille juridique et de recours contre l'Etat français devant la Cour européenne de justice.
La campagne pour l'élection présidentielle était donc pour lui l'occasion d'informer les Français auxquels le président de la République, Jacques Chirac, et le Premier ministre, Lionel Jospin, mentiraient. « Une véritable bombe atomique », selon ses propres termes qui expliquerait, selon lui, le boycott des médias à son encontre.
Le Dr Reichman, vaincu, n'en a pas pour autant dit son dernier mot. « J'inviterai tous ceux qui me suivent à ne pas participer à cette élection truquée », affirme-t-il, avant d'envisager le lancement d'un nouveau mouvement baptisé « La France en colère », dont l'ambitieux objectif est « de remplacer la classe politique actuelle ».
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