Les Français connaissent bien en majorité les derniers outils mis en place par les gouvernements successifs pour améliorer le système de santé : c'est du moins ce que montre la dernière enquête du CREDES (1), mais le réel intérêt de cette étude concerne la perception que les assurés sociaux ont de ces innovations.
Sans surprise, on constate que le carnet de santé mis en place par le gouvernement Juppé, à la suite de fameux plan et des ordonnances qui ont suivi, est connu par 70 % des Français ; il est en revanche bien peu utilisé, puisque seulement 10 % d'entre eux disent l'utiliser. Le pourcentage paraît quand même élevé, tant cette innovation a été décriée et ignorée.
La carte Vitale est en revanche présentée par 82 % des Français lors d'une consultation ou de l'achat de leurs médicaments prescrits, ce qui montre qu'elle est réellement entrée dans les mœurs. Mais 11 % des personnes qui ont participé à cette enquête déclarent qu'ils refuseront tout ajout d'informations médicales sur cette carte, comme cela est prévu.
Intéressant aussi de constater que près de huit personnes sur dix savent qu'il existe des médicaments génériques, et que seulement 7 % d'entre elles refusent toute substitution qui pourrait être proposée par le pharmacien. Il faut noter, à cet égard, que ce sont surtout les personnes souffrant de maladies chroniques qui sont attachées à leurs médicaments de marque et refusent que le pharmacien change le médicament prescrit par le médecin. « Ainsi, on retrouve l'idée, indique le CREDES, que les personnes dont l'état de santé justifie des traitements médicaux au long cours sont plus méfiantes vis-à-vis des génériques et ont du mal à remplacer les médicaments de marque, probablement utilisés depuis de nombreuses années. »
Quant aux campagnes de prévention lancées par les caisses d'assurance-maladie, elles ont un impact insuffisant, puisque seulement 53 % des personnes qui ont participé à l'enquête savent qu'elles existent ; 7 % d'entre elles n'en voient d'ailleurs guère l'utilité et n'y sont pas favorables. Enfin, il faut noter que la CMU est connue par 60 % des Français seulement. Il faut, à cet égard, préciser que l'entrée en vigueur de la CMU date de l'an 2000 et que cette enquête a été menée en 2002. Aujourd'hui, les résultats sur la CMU seraient sans doute plus élevés.
L'analyse fine de ces résultats, selon les populations concernées notamment, montre aussi, précise le CREDES, que « le manque d'information et l'absence d'opinion sont plus répandus parmi les ménages économiquement défavorisés ». De même, rien d'étonnant que ce soient les mêmes qui se sentent les moins concernés par la politique de prévention.
(1) Bulletin d'information en économie de la santé N° 75. Décembre 2003. CREDES 10, rue Vauvenargues, 75018 PARIS. Tél. 01-53-93-43-02-/17. Web : www.credes.fr
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