Ce numéro spécial du Quotidien du Médecin réserve une large part à la terrible épidémie d’Ebola qui sévit en Afrique de l’ouest et a déjà provoqué près de 25 000 cas et 10 000 morts. Cette épidémie nous a rappelé l’importance de la surveillance et de la vigilance mais surtout à quel point il est essentiel de mettre en commun les moyens. La prudence reste de mise, même si le nombre de cas semble diminuer, car rien ne permet d’exclure une nouvelle vague épidémique. La France est active sur le terrain et un essai avec le faviparavir, promu par l’INSERM et soutenu par la Communauté Européenne et Médecins sans frontières, est actuellement en cours. Ce numéro nous donne l’opportunité de vous livrer quelques résultats préliminaires encourageants, au moins chez les patients ayant des formes modérées.
En France, cette épidémie a été une nouvelle occasion de faire collaborer les professionnels de santé, en particuliers ceux qui exercent au sein des établissements zonaux. La SPILF a apporté sa contribution et le groupe de travail SPILF-COREB-Emergences a participé et parfois initié l’élaboration de différentes recommandations pratiques. Nous continuons notre réflexion afin de nous préparer à de nouvelles émergences car c’est pendant les phases plus calmes qu’il faut se préparer pour affronter les tempêtes qui ne manqueront pas de survenir.
Une épidémie ne doit pas en faire oublier une autre. La grippe nous a rappelé cette année qu’elle pouvait être grave, chez les sujets les plus âgés en particulier. La vaccination reste insuffisante en France et nous devons réfléchir collégialement aux moyens d’améliorer la protection des plus fragiles.
D’autres sujets préoccupent les infectiologues. La résistance bactérienne reste au premier plan. Les États-Unis et la Grande Bretagne en ont pris conscience et en ont fait des priorités nationales. Dans le sillage, Madame la Ministre des affaires sociales a créé une Task Force chargée de lui faire des propositions simples et réalistes. La présidence de ce groupe a été confiée à Jean Carlet et la SPILF est bien entendu associée à cette réflexion qui est au cœur de ses engagements.
D’autres sujets sont abordés tels que la témocilline qui arrive en France pour faciliter l’épargne des carbapénèmes ou la prophylaxie pré-exposition au cours de l’infection par le VIH. Les résultats des essais sont très encourageants mais ne doivent pas faire oublier que le préservatif reste la pierre angulaire de la prévention et que la preP n’est qu’un moyen qui peut s’intégrer dans une stratégie de réduction des risques.
Je vous souhaite une bonne lecture de ce numéro spécial et remercie tous ceux qui y ont contribué.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature